dimanche 6 juillet 2014

[Sophie Fischer] Les Marcheurs de brume

Titre : Les Marcheurs de brume
Auteurs : Sophie Fischer
Éditeur: Walrus Books
Nombre de pages : 200
Ebook only !

Le Nibel a recouvert le monde. Caprice de la Nature ou punition divine, nul ne le sait, mais cette brume maléfique regorge d'autant de mystères que de dangers. Contraints de se réfugier dans les montagnes pour lui échapper, les hommes ne peuvent voyager de ville en ville que lorsque le fléau retombe dans les vallées, au gré de marées hasardeuses dont seuls les guides connaissent les secrets. En sœur aînée responsable, Rikke a décidé de mener son frère Ulrich, atteint de cécité, jusqu'à la cité de Gilburg. Là-bas, parait-il, se trouveraient des médecins capables de lui rendre la vue. Sous la houlette de leur guide, Answald Friedhart, leur périple se révèlera une aventure aux multiples rencontres... pas toujours bienveillantes.

Vous aimerez :
- voyager entre nomadisme et sédentarisation
- les personnages
- les scènes où le Nibel se fâche
- les beaux paysages
- la réflexion théologique menée en filigrane


Vous n'y trouverez pas :
- de réponses à toutes vos questions
- une fin "concluante"

Mon avis ?
Me revoilà, après plus de trois semaines de "pause" non désirée... trop de choses me sont arrivées IRL pour pouvoir m'occuper du blog (des choses positives, je vous rassure ^^). Pourtant, j'ai plein de choses à vous raconter sur mes lectures, à commencer par Les Marcheurs de brume de Sophie Fischer ! Autant vous dire qu'on n'est pas passé loin du coup de cœur avec ce court volume unique : je l'ai dévoré en une soirée et, sincèrement, si l'auteur se lance dans un deuxième volume, je serai au rendez-vous !

Pourquoi j'ai tant adoré ? Eh bien, déjà, laissez-moi vous parler des personnages principaux. Nous avons tout d'abord Answald, le guide dont le rôle est de guider les voyageurs entre les villes. S'il y a un souci ou une subite montée de la brume (qui d'ordinaire reste tranquille dans les vallées en bas), c'est à lui de tout faire pour sauver son groupe ! Chaque voyageur paye un montant assez exorbitant pour voyager, et prend des risques insensés... il faut donc avoir une vraie bonne raison pour se lancer dans une telle aventure. La plupart des gens se terrent dans des villes posées très très haut dans les montagnes, et les marcheurs de brume sont une catégorie de gens très particulière. A la fois nomades, mais aussi exilés d'un genre un peu spécial, ils résonnent de dizaines d'échos et d'histoires de voyageurs. C'est beau et poétique à la fois, comme condition :-) Leur philosophie de vie est à cette image, et les personnages n'en sont que davantage attachants. Bref, tout ça pour dire que j'ai d'emblée de jeu adoré Answald, car il m'est apparu comme un voyageurs ermite grincheux et renfrogné en mal d'amour et, bah, ça parle à mon cœur tout ça ^^
Rikke et Ulrich, eux, sont respectivement grande sœur et petit frère. Ulrich est aveugle, et bien que sa soeur désire ardemment lui rendre la vue grâce à la chirurgie, lui... ben pas trop. Il ne considère pas ça comme un handicap, il vit très bien avec et tente de faire comprendre à sa soeur qu'elle ne peut pas "sauver" tout le monde, et qu'il est heureux ainsi. Leur relation est extrêmement bien dépeinte, je me suis tout à fait retrouvée dans Rikke, dans la manière dont elle aborde les responsabilités envers son petit frère, etc. Leurs disputes sonnent de manière très authentique par ailleurs ;-)
Bref, vous l'aurez compris, le trio de personnages principaux est superbe, très bien géré, et franchement attachant.

Côté contexte, on est clairement dans une société post-apo. Mais bien que la société dépeinte dans les villes ressemble fort à une société victorienne steampunk, et que de nombreux indices tendent à placer l'action quelque part au nord de l'Europe (en Allemagne pour être précise), je n'ai pu m'empêcher d'imaginer les chemins de montagne à l'image des hauteurs tibétaines. Un peu comme ça, en fait, pour tout vous dire. Sophie Fischer fait souvent allusion à des plaines rocailleuses et très vastes, à des neiges éternelles, à une végétation éparse... et moi, ça m'a tout de suite évoqué le Tibet ^^ Sûrement parce que, quelques semaines avant de lire ce roman, j'ai visité le musée consacré à Alexandra David Néel, la première femme européenne à avoir pénétré à Lhassa ! ^^

Mis à part ça, le style est très fluide, clair et évocateur. L'auteur a su choisir des tournures à la fois fortes et simples, qui retranscrivent bien l'ambiance qu'on peut associer à l'univers rocailleux des chemins de "randonnée" sur les sommets du monde.

L'intrigue est assez prévisible, mais ce n'est pas très gênant au final : on capte direct le "faux" triangle amoureux, de même qu'une montée de brume super forte qu'on attend de voir dès le début de l'histoire... cela étant, pour ce dernier point, l'auteur joue fort bien avec cette anticipation du lecteur, la retarde le plus longtemps possible, puis nous sert une série de chapitres plein d'action et de retournements de situation, qui forment un final qui prend près d'un tiers du roman et nous en met plein les yeux !

L'épilogue, trop court en revanche, clôt bien trop rapidement les choses alors que tant de questions restent en suspens... comme pour La Chasseuse de livres chez le même éditeur, j'ai trouvé la conclusion trop expéditive. Si elle avait été plus longue, j'aurais refermé le livre avec le sentiment d'avoir fait mes adieux aux personnages, à l'univers... là, c'était trop rapide, et le goût de trop-peu a écarté l'effet coup de coeur...
J'attends de pied ferme un éventuel tome 2, car je n'ai pas eu assez de brume et de beaux paysages. Encore, encore !!!

2 commentaires:

  1. Très belle critique, qui donne envie de lire ce roman ;) Sinon je suis interessé par le musée consacré à Alexandra David Néel, il est à Digne ?

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    1. Héhé merci :)
      Oui, le musée est à Dignes les Bains, et gratuit pour couronner le tout ! ^^

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