vendredi 16 mai 2014

[Julien Pinson] La Plume du Quetzalcóatl

Titre : La Plume du Quetzalcóatl
Auteur : Julien Pinson
Editeur : Voy'[el]
Nombre de pages : 244 (en version numérique)

Après sept années passées au Nouveau Monde, le Pacifieur Impérial Arthorius revient à Rome avec, dans ses bagages, un colis bien embarrassant : une plume étrange qui jette le discrédit sur une des figures majeures de l’Empire Romain Millénaire : La Déesse Athéna, elle même.
Arthorius se trouve alors plongé, malgré lui, au centre des intrigues olympiennes dans une enquête qui le conduira jusqu’à la Frontière, au cœur des Montagnes Rocheuses.
Au fil de son voyage rien ne lui sera épargné, ni les courses poursuites avec les gangs de Néo Rhodes, ni les fusillades avec les tribus indiennes, pas même la compagnie de Dom, un faune vétéran de la légion, adepte du sarcasme à outrance.

Vous aimerez :
- le point uchronique choisi (hyper original !)
- y découvrir un steampunk qui ne soit pas victorien (ça change !)
- l'humour omniprésent (mais pas envahissant)
- le style, très léché

Vous n'y trouverez pas :
- des personnages très proches du lecteurs
- une intrigue au rythme régulier
- de sentiments/d'introspections

Mon avis ?
Cela faisait un moment que cette fameuse plume ne narguait depuis ma liseuse et, tout récemment, j'ai répondu à son appel... ce roman m'intriguait principalement à cause de l'aire culturelle choisie pour développer le steampunk. On est très habitués au steampunk victorien, avec Sa Majesté Victoria, etc. Ici... on en est bieeeen loin ! Au contraire, on plonge dans un steampunk antique, très mélangé, où l'empire romain côtoie le nouveau monde amérindien. On croise des Hoplites, une arène de combat, une Rôme au mieux de sa forme, très populeuse et vivante... l'univers est un vrai régal pour le lecteur, il fourmille d'inventions folles, loufoques, mais aussi de personnages aux origines variées, plus ou moins bariolés... un régal pour les yeux ! Chaque page recèle une surprise à la sauce steam, ou d'un indice quant au point d'uchronie choisi par l'auteur...

Ce point d'uchronie, justement, n'est jamais évoqué clairement, mais j'ai si j'ai bien suivi le jeu de piste lancé par l'auteur dès le premier chapitre, je *crois* qu'il s'agit de la guerre de Troie. Guerre de Troie dont nous profitons d'un récit conté au milieu du roman, un de mes passages préférés ! J'ai adoré cette revisitation du mythe, qui commence de façon très classique, presque réelle, avant de plonger dans l'uchronie la plus totale avec l'intervention des Amazones et autres peuples. Vraiment génial ! Je suppose, du coup, que l'expression "cheval de Troie" n'existe pas dans cet univers... vu que l'événement n'a jamais eu lieu, si je me souviens bien de ma lecture ;-)

L'univers est donc le gros point fort de ce roman, son pilier pourrait-on dire. Pour le reste... j'avoue être plus mitigée.
Tout d'abord, je n'ai pas accroché aux personnages. Mis à part le satyre Dom, qui est l'acolyte du héros et qui n'a pas la langue dans sa poche, je les ai trouvé assez "uniformes", dans le sens où l'on explore qu'une seule facette d'eux et que l'auteur n'approfondit pas. J'aimais beaucoup Artorius au début, le héros, mais au final je l'ai trouvé un peu lisse. Trop parfait, trop militaire. En fait, ce qui manque à ces personnages, c'est un peu d'émotions, un supplément d'âme que seul Dom semble posséder, puisqu'il est le seul à avoir... des défauts ! Des défauts qui l'ont rendu humain, attachant à mes yeux.
D'autre part, si l'intrigue est excellente, sa mise en place m'a laissée songeuse. Je l'ai trouvée présentée de manière assez décousue : certains éléments auraient mérités d'être présentés plus tôt, d'autre plus tard... sans tomber dans l'analyse structurelle, c'est ainsi que je l'ai ressenti.
 
Donc voilà, je suis un peu partagée sur ce roman : il est d'excellente facture, super bien écrit, très drôle, avec un univers hyper approfondi... peut-être même trop présent par moments, au détriment du rythme de l'intrigue, c'est ça en fait qui m'a gênée le plus. Et qui fait que l'intrigue a un aspect décousu. De même, les personnages sont un peu "noyés" dans cet univers gigantesque et fantastique. En fait, je crois que si le roman avait eu une centaine de pages de plus, les personnages auraient pu avoir plus de place pour s'exprimer, et l'intrigue pour se déployer.

Au final, j'ai plutôt aimé, et ce que je retiendrai surtout de ce livre, c'est la minutie avec laquelle l'auteur a su créer son univers steampunk et le développer, à bien des niveaux, tant sociaux, religieux, économiques et militaires. Un exemple à suivre en termes d'univers steampunk !

2 commentaires:

  1. "on plonge dans un steampunk antique, très mélangé, où l'empire romain côtoie le nouveau monde amérindien »

    Waow, ça donne envie ! Je le mets dans ma whish list, merci pour l’info ;)

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    Réponses
    1. Oui, l'univers est super bien développé ^^
      De rien :-)

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