dimanche 9 février 2014

[Jacques Fuentealba] Emile Delcroix et l'Ombre sur Paris

Titre : Emile Delcroix et l'ombre sur Paris
Auteur : Jacques Fuentealba
Editeur : Walrus Books (dispo sur Immatériel)
Nombre de pages : 350
    1863, dans un Paris peuplé de créatures fantastiques et de machines extraordinaires.
    Émile Delcroix est un jeune étudiant aux Beaux-Arsestranges  animé de deux passions, l’une Artistique, l’autre personnelle. D’un côté il tente depuis des mois d’extirper du papier sa Muse, quintessence de son Talent et de son Inspiration. De l’autre il y a Floriane, cette splendide Actrice aux cheveux émeraude dont il est épris. Mais les choses changent le jour où Émile se fait voler sa Muse nouvellement née par un sombre et mystérieux personnage.

    Des catacombes à la Cour Chthonienne, des passages secrets de la Sorbonne aux toits de la capitale, le jeune Artiste n’aura de cesse de la retrouver. Mais pendant ce temps, une ombre s’étend sur Paris : une sourde menace approche…

    Vous aimerez :
    - lire un récit à la croisée des genres
    - les arsestranges et leur académie
    - l'utilisation des couleurs

    Vous n'y trouverez pas :
    - des personnages ultra développés
    - un récit linéaire
    - un style parfaitement abouti

    Mon avis ?
    Présenté comme un roman steampunk, Emile Delcroix est pourtant tout aussi bien parent d'Harry Potter avec son merveilleux fantasy, que d'Indiana Jones pour son petit côté pulp et aventure ! Un vrai cocktail littéraire, épicé, surprenant, qui fourmille de bonnes idées. Parmi elles, par exemple, la création d'une Muse par un Artiste ! J'ai beaucoup aimé l'idée que ce soit l'Artiste qui soit à l'origine de la Muse, et non l'inverse. Je n'aime en effet pas l'idée selon laquelle l'Artiste n'est que le réceptacle de quelque puissance supérieure divine inspirante, et non son propre moteur. Du coup, j'ai adhéré puissance mille au retournement de ce cliché par Jacques Fuentealba. La scène où Emile crée sa muse est d'ailleurs étonnante, éprouvante pour lui et magique pour nous, une grande réussite !

    L'utilisation des couleurs comme magie à part entière est également une belle trouvaille : ah, ce rouge sang de Valachie et ses propriétés surprenantes ! Et toutes ces autres nuances pleines de surprises. Le Paris d'Emile Delcroix foisonne de pépites de ce genre, c'est un vrai bonheur que de les découvrir. On se sent un peu comme un touriste curieux, à qui se dévoilent mille merveilles !

    Un roman foisonnant, donc, au sein duquel on se perd parfois un peu. Il y a beaucoup de personnages, qui manquent parfois de caractérisation et/ou de profondeur psychologique : c'est malheureusement souvent le cas dans les récits où l'univers est original et prend peu ou prou l'ampleur et la place d'un personnage principal.  De même, j'ai trouvé que le style manquait de maturité, ce qui occasionne parfois quelques incompréhensions, à cause de passages flous. Néanmoins, cela ne m'a guère ralentie dans ma lecture (c'est surtout mon emploi du temps bizarre de ces dernières semaines qui m'a empêchée d'avancer comme je le voulais !)

    Nouvelliste accompli, Jacques Fuentealba signe ici un premier roman de bonne facture, qui mérite largement qu'on s'y attarde : amateur d'aventure, de steampunk, d'arts en tous genres et de magie farfelue, vous y trouverez sûrement votre compte ! Moi, en tout cas, en dépit des deux défauts cités ci-dessus, je ne me suis pas ennuyée un seul instant. Je suis curieuse de découvrir le prochain roman de ce nouvelliste de nombreuses fois confirmé.

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