lundi 29 juillet 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? #46

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je vais lire ensuite :

J'ai bien avancé dans ma lecture de La Dernière Terre mais comme c'est une lecture commune, on soit s'attendre les uns les autres pour avancer au même rythme, du coup je l'ai mis en pause pour me lire le tome 2 de Lune Mauve, de Marilou Aznar. Et je dois dire que j'oscille : très très bonne lecture ou carrément un coup de cœur à nouveau ? Je me déciderai sûrement lors de l'écriture de ma chronique. Je dois digérer les derniers événements décrits par le livre pour me décider, parce que le moins qu'on puisse dire, c'est que tout est chamboulé...
Comme j'avance lentement dans mes lectures en cours (j'adore picorer des nouvelles dans les anthologies, ça n'aide pas au rythme de lecture mais ça permet de tout savourer !), j'ai décidé de me lancer dès ce soir dans L'étrange vie de Nobody Owens, conseillé par une amie, ainsi que par vous-mêmes sur ce blog. Je sens que je vais me régaler aussi avec ce Gaiman-là !!

Et vous, que lisez-vous de beau ce lundi ? ^^

samedi 20 juillet 2013

[Anton Parks] Les chroniques du Girku 1

Titre : Les chroniques du Girku, tome 1 : Le secret des étoiles sombres
Auteur : Anton Parks
Editeur : J'ai Lu
Nombre de pages : 510 pages

Voici le début d'une saga à nulle autre pareille où prennent brusquement vie des mythes, dont seule la poussière soulevée par les archéologues avait jusqu'ici révélé quelques fragments. Il était donc une fois, bien avant Sumer, tout un ensemble hétéroclite de personnages - clones surdoués, prêtresses fascinantes et mystérieuses, souverains arrogants et autres dragons redoutables - ayant pour point commun, entre autres, d'avoir appartenu au passé d'avant la Terre des Hommes, et surtout de ne pas être issus de cette dernière, c'est-à-dire de venir d'"Ailleurs". Or, qui étaient donc les "Dieux" Anunnaki des tablettes sumériennes ?
Anton Parks nous propose ici sa vision des choses par le biais fort singulier d'une aventure intérieure, qui lui a permis de découvrir un corpus de connaissances qu'aucune érudition nantie de laborieuses recherches n'aurait pu lui offrir. De sa plongée - bien involontaire - dans les vestiges du temps, il nous ramène ainsi l'histoire de ceux qui ont en partie marqué l'humanité de leur patte indélébile : les dragons de nos contes de fées se voient ainsi directement liés à notre existence même.


Vous aimerez :
- remettre en question tout ce que vous savez
- voyager jusqu'aux origines du monde
- le côté archéo-SF
- les multiples précisions linguistiques
- l'immersion totale

Vous n'y trouverez pas :
- un récit facile à lire
- un récit fluide
- de certitudes historiques

Mon avis ?
En commençant ce beau pavé de 500 pages, je ne savais pas à quoi m'attendre... sans mauvais jeu de mots, il faut dire que ce roman de SF est à proprement parler un OVNI, à la fois par son sujet, son approche, et son style d'écriture.

Le sujet, tout d'abord, ainsi que son approche car les deux sont intimement mêlés dans ce roman : il s'agit ni plus ni moins d'une réécriture romanesque des tablettes de Sumer, celles-là même qui inspirèrent certains auteurs anonymes pour l'écriture de la Bible. C'est vous dire à quel point elles sont anciennes, et à quel point leur interprétation peut s'avérer hasardeuse. Mais Anton Parks se présente comme un spécialiste en la matière et, dès le début, promet de nous donner toutes les clés pour comprendre les liens entre son œuvre et ces écrits vieux de plusieurs millénaires...

Dans une introduction forte d'une cinquantaine de pages, l'auteur nous explique pourquoi il faut repenser l'histoire de l'humanité, et comment nous nous fourvoyons sur nos origines. Il relève avec minutie toutes les preuves que les archéologues, anthropologues et autres refusent de voir ou, du moins, d'aborder sérieusement car elles remettraient tout en cause : ces empruntes de pas humanoïdes dans une couche de sédiments fossiles, datant de l'époque de nos amis les dinosaures ; ou ces sphères très anciennes retrouvées en Amériques, rigoureusement identiques, parfaitement sphériques, taillées dans un alliage de métal que presque rien ne peut érafler et, donc, élaborées via une technique impossible pour l'époque sans qu'une aide extérieure ait été apportée... extérieure, donc extra-terrestre ? C'est la question qu'Anton Parks n'hésite pas à poser d'entrée de jeu : et si le chaînon manquant de l'humanité se trouvait là, dans l'espace ? Et si une espèce intelligente avait foulé le sol de la Terre bien avant l'arrivée humaine ? Et si ces "êtres tombés du ciel" révérés par les Sumériens comme des dieux n'étaient autre que les représentants d'une espèce extra-terrestre dont la civilisation de l'époque était d'ores et déjà bien plus avancée que la nôtre aujourd'hui encore ?

Un sujet passionnant, une problématique mystérieuse, j'étais conquise ! D'autant plus que l'auteur concède qu'il ne cherche pas à nous livrer une vérité toute faite, mais au contraire à nous amener à réfléchir sur la façon dont on pense et a pensé, jusque là, l'odyssée de notre espèce.

C'est donc avec bonheur et délice que j'ai plongé dans ce roman. Il commence très fort, au cœur de la civilisation extra-terrestre, à des centaines d'années lumière de notre bonne vieille Terre (dont on entend beaucoup parler mais qu'on ne voit quasiment pas). L'histoire débute ainsi : narrée par le clone d'un autre, nous assistons à sa naissance, à sa découverte du monde confrontée à ce qu'il sait déjà grâce à ses connaissances implantées dans son cerveau dès le début de son clonage, mais aussi à ses remises en questions et à l'émergence d'une nouvelle identité qui l'amènera à faire ses propres choix et non pas à suivre le programme implanté par son créateur, qui a de grands plans pour lui et l'univers. Mais Sa'am est-il vraiment doué de volonté propre ou ne fait-il que suivre, au final, la volonté de son créateur contre laquelle il tente pourtant d'aller ? Cette question n'est ni plus ni moins que le fil conducteur du roman, fil conducteur autour duquel de greffent des questionnements d'ordre ésotérique, biologique et linguistiques, etc.

Anton Parks a su mélanger avec brio des éléments tirés de l'archéologie alternative, de l'ésotérisme, des origines tantriques du bouddhisme (enfin, moi, c'est ce que j'ai cru reconnaître dans certains passages), ce qui donne à son roman une tessiture et un caractère à nul autre pareil.

Le seul et unique reproche que j'aurais à faire à ce roman, ce sont ses longueurs. Si le début est un festival de découvertes fantastiques et la fin une grande fresque pleine de rebondissements passionnant, le milieu souffre à mon sens d'un trop plein d'explications diverses et variées qui alourdissent le récit. Des digressions certes très intéressantes, mais trop fouillées, qui plombent le rythme. Je citerais par exemple cet entier chapitre où plus d'une vingtaine d'articles d'une loi écrite par les personnages sont relatés, sans coupure. Était-ce vraiment utile d'introduire les éléments de scénario de cette façon ? N'aurait-il pas été plus utile de les reformuler aux moments opportuns plutôt que d'asséner le texte de loi de cette façon ?
Ceci est un exemple parmi d'autres – le plus flagrant, je dois dire – mais la partie centrale du roman en regorge et cela a beaucoup ralenti ma lecture car mon intérêt pour l'histoire en prenait un coup.

Heureusement, les cent dernières pages du roman sont une merveille, une conclusion en apothéose qui me donne très envie de mettre la main sur le tome 2 de ces chroniques qui, si elles sont parfois trop fouillées au détriment du rythme, n'en restent pas moins passionnantes.

En conclusion, Anton Parks nous livre là une odyssée spatiale de l'espèce, dense et exigeante, dont la plume immersive vous mènera tant aux confins de l'univers et du temps, qu'aux limites de vos propres croyances sur l'origine du monde... un roman intelligent qui pousse à réfléchir sur nos origines et marque durablement notre parcours de lecture.

3,5/5

Merci beaucoup aux éditions J'ai Lu et au forum de Mort-Sûre pour ce partenariat qui, c'est certain, aura été marquant dans le paysage personnel de mes lectures !

lundi 15 juillet 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? #45

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je vais lire ensuite :

Un épisode de série et un groooos pavé lu la semaine dernière, considérant l'état déplorable de mon temps de lecture, je trouve mon score plutôt bon ;)
Je poursuis la lecture de l'anthologie Riposte-apo avec un texte par-ci par-là, je fais durer le plaisir car j'aime beaucoup cette antho. :-)
Ce soir, enfin, je commence La Dernière Terre, une lecture commune avec d'autres blogueuses que j'aurais dû commencer lundi dernier déjà mais, faute de temps... pas grave, ce soir je mets un tigre dans le moteur et je lis les 100 premières pages d'un coup ! ^^
Ensuite, que lire ? Je pense au tome 2 de Lune Mauve qui me fait de l'oeil, et à cet essai de Daniel Defoe sur les pirates qui traîne dans ma PAL depuis, pfiouu... au moins quatre ans, rien que ça, vu que je l'avais acheté à l'époque où j'étais à l'IUT !

Et vous, que lisez-vous de beau ce lundi ? ^^

vendredi 12 juillet 2013

[Lilian Peschet] La Brigade des Loups S01E01

Titre : La Brigade des Loups – S01E01
Auteur : Lilian Peschet
Editeur : Voy'[el] – collection e-courts
Nombre de pages : ~40 pages
En numérique uniquement.
Premier épisode gratuit à télécharger sur Immatériel !


2020. L'épidémie de lycanthropie sévit en Europe depuis près de trente ans. La Roumanie est l'un des pays les plus en pointe concernant la recherche sur ce rétrovirus, mais aussi l'un des rares où les lupins ont le droit de vivre dans la société.
Sous certaines restrictions.
Pour s'occuper des crimes lupins, des unités de polices spéciales exclusivement composées de malades ont été créées.
On les appelle les Brigades des loups.

Un professeur massacré. Une mère de famille et son enfant dévorés vivants. De jeunes lupins sauvages en liberté. Pourquoi ces crimes ? D'où viennent ces enfants, et quel est leur but ? Les réponses pourraient bien bouleverser l'avenir de la brigade de Bucarest.


 Vous aimerez :
- l'alternance des points de vue
- l'uchronie très appuyée
- le rythme et la fluidité du style
- le petit côté "critique sociale annoncée"

Vous n'y trouverez pas :
- de temps mort
- de descriptions
- une exploitation classique du mythe du lycan

Mon avis ?
Entre le style expert de l'auteur, le rythme sur lequel s'enchaînent les chapitres, l'attachement immédiat aux personnages et à leur destin, le côté uchronique extrêmement bien géré et la profondeur de champ de cette science-fiction engagée, je ne sais pas par où commencer pour vous expliquer que : OUI, PURÉE, JETEZ-VOUS DESSUS !
Bon, allons-y dans l'ordre...

Le style : des phrases brèves, courtes, qui loin de hacher le rythme sont la clé de voûte de sa construction et participent avec efficacité à l'esthétique très "polar" de ce premier épisode. Un train qui file droit vers le mot fin et vous emmène avec lui sans arrêt page après page !
Le rythme et les chapitres : non seulement tout s'enchaîne très vite, mais tout est aussi très fluide et naturel. On est toujours surpris de chapitre en chapitre, mais rien ne va trop vite pour la compréhension. Impeccable.
Les personnages : il faut savoir qu'ici, ce n'est pas narré comme une série littéraire habituelle : les chapitres donnent la parole à chaque personnage de la brigade des loups, une vraie bonne surprise dans ce choix de narration qui permet de plonger dans les pensées et les passés de chacun, ce qui donne d'ores et déjà une excellente profondeur aux personnages ! Mon petit chouchou : Mikaï, le lycan muet qui préfère sa forme de loup à celle d'homme, et Dragos, qui souffre tellement des conséquences de l'horreur du premier chapitre... les deux plus abîmés par la vie sûrement, quoiqu'aucun membre de la brigade ne soit vraiment épargné par la vie, mais on ne se refait pas. Ah oui, vous trouverez plein de personnages cabossés par la vie dans ce premier épisode. Certains auteurs s'attardent à décrire le pourquoi du comment, Lilian Peschet, lui, ne s'attarde pas : comme dans la vraie vie, il ne donne que quelques indices sans que jamais le personnage ébréché ne s'épanche sur l'épaule de l'inconnu que vous êtes. Ou un tout petit peu, alors, s'il le fait...
L'uchronie politique. Oui, ne mâchons pas nos mots. Dans La Brigade des Loups, il y a de ça, beaucoup même : ce n'est pas martelé mais les personnages lycans vivent dans l'oppression et ça se sent. Ils font peur aux humains, et les humains le leur rappellent à chaque parole, chaque regard. C'est subtilement dosé ici, très bien retranscrit. Dans cette fin de 20e siècle alternative, on appréciera les multiples références à notre Histoire réelle : l'affaire du sang contaminé (ici par des bactéries lupines qui provoquent une épidémie de lycanthropie), par exemple. La chronologie commentée et romancée présente en début de série vous montrera à quel point l'auteur a bien pensé et bien intégré ses lycans à notre Europe de fin de siècle ! Pour un vingt-et-unième siècle qui leur appartient ?
Parlons-en, de la lycanthropie dans cette série : foin des habituelles théories, ici, la lycanthropie est une MST. Voilà... je ne vous en dis pas plus mais disons que ça vous montre à quel point c'est différent de ce que l'on peut lire d'ordinaire sur le sujet. ;-)

En somme, La Brigade des Loups se présente comme une série extrêmement addictive dont le premier épisode, aussi prometteur que génial, dépoussière à la fois l'Europe de l'Est telle que nous la connaissons, et le mythe du lycan tout entier.

Cela faisait un bail que je n'avais pas été si enthousiasmée par une de mes lectures (hors BD ^^) et, franchement, ce premier épisode était tout ce que j'avais besoin : court, rythmé, intelligent mais pas lourd, bref, une lecture parfaite pour commencer l'été... une lecture parfaite tout court !!
5/5

En plus, la couv est super chouette, et puis le premier épisode est GRATUIT. Je le répète ! Donc vous n'avez plus aucune raison de ne pas vous jeter dessus sur Immatériel.

EDIT : une autre chronique tout aussi enthousiaste vient de paraître sur le blog de Dzahell. ;)

lundi 8 juillet 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? #44

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je lis cette semaine :

Ce que je vais lire ensuite :

Le moins que l'on puisse dire, c'est que mes deux lectures du moment sont à l'opposé l'une de l'autre, tant au niveau du format que du genre et des sujets abordés. Et comme j'ai des goûts éclectiques, je me retrouve aussi bien dans l'une que dans l'autre : c'est'y pas beau ça ? \o/
J'en suis à la moitié des Chroniques du Girku, une lecture dense, savante, exigeante, mais aussi très divertissante. Il y a un rythme particulier dans ce roman, une atmosphère hors du temps aussi, c'est vraiment... atypique, et pas déplaisant.
Quant à Riposte-apo, j'arrive tranquillement à la moitié de l'anthologie également. Je ne sais pas si je la finirai cette semaine mais je lis une petite nouvelle tous les soirs, avant de poursuivre mon autre lecture en cours, et j'aime beaucoup !
Prochaine lecture : La Dernière Terre de Magali Villeneuve, pour une Lecture Commune effectuée avec le Petit Salon des Trinomettes, où trois blogueuses proposent régulièrement des LC... étant donnée que le livre était dans ma PAL et qu'elles proposaient de le lire ce mois-ci, je n'ai pas hésité !

Et vous, que lisez-vous de chouette en ce lundi de juillet ? :D

dimanche 7 juillet 2013

[Nicolas B. Wulf] Par-delà l'océan

Titre : Par-delà l'océan
Auteur : Nicolas B. Wulf
Editeur : NumerikLivres
Nombre de pages : ~155 pages
En numérique uniquement.
A télécharger sur Immatériel !

Nickolah Dothiriel porte un lourd héritage; être le fils de Filhip Dothiriel, le Fléau des Dix Océans, l'un des pirates le plus connu et le plus respecté.
Las des quolibets dont il est la victime, Nickolah finit par accepter le commandement du navire de son père, la Dalvénia, pour partir à la recherche d'un corsaire à la solde du royaume Hyspan.
À ses côtés, des pirates chevronnés, un jeune mousse plein d'entrain, un étranger sorcier vaudou. Effrayé par l'idée d'une mutinerie, inconscient de la magie qui imprègne le monde dans lequel il vit, Nickolah ignore encore jusqu'où le portera son voyage.
Car, par-delà l'océan, c'est un héritage bien plus ancien et bien plus étrange qui attend le jeune capitaine.

 Vous aimerez :
- l'univers de la piraterie
- le rythme enlevé de l'aventure
- l'exotisme ambiant

Vous n'y trouverez pas :
- un récit très développé
- des personnages qui s’appesantissent sur les événements
 
Mon avis ?
J'adore les récits d'aventures tournés vers la mer et, plus précisément, les récits qui mettent en scène les gentilshommes de peu de fortune... nos amis les pirates ! Ca tombe bien, nous sommes en plein dedans. Nous découvrons Port-aux-Pendus, la Dalvénia, l'équipage haut en couleurs et les personnalités de chacun... dès le début, nous sommes plongés dans l'univers de Nickolah, et le mot d'ordre est donné : embarquement immédiat ! L'aventure se déroule rapidement, ce qui n'est pas un souci car on ne s'ennuie pas une seconde. En revanche, j'ai trouvé que c'était dommage pour les personnages qui, selon moi, n'ont pas eu le temps ou l'occasion de prendre de l'ampleur. Ils ont davantage l'air de subir les aventures plutôt que de les provoquer, d'ailleurs le côté passif de Nickolah dans la première moitié de la novella rend les premiers chapitres un peu superficiels. J'aurais aimé connaître Nickolah un peu mieux pour mieux apprécier son changement de personnalité, son évolution, traverser avec lui ses interrogations les plus profondes. Car le personnage a un énorme potentiel et on aimerait vraiment le suivre de plus près, en prenant davantage de temps.
 
Si l'auteur ne s'attarde pas sur les pensées et les émotions de ses personnages, il prend cependant un énorme plaisir à décrire les contrées découvertes, un plaisir partagé par le lecteur car, je vous l'assure, l'exotisme est au rendez-vous ! Les océans, les monstres marins, les contrées découvertes... tout cela prend vie sous nos yeux émerveillés, l'auteur a un réel talent pour cela. A ce titre, c'est un réel plaisir de voyager à bord de la Dalvénia, d'autant plus que Nicolas B. Wulf n'est pas avare de détails sur la conduite d'un navire. Sans que le récit se transforme en encyclopédie, il sait distiller les détails à propos de la navigation, de manière discrète et toujours opportune.

Au final, un récit trop court à mon goût : beaucoup de potentiel, mais peu de pages, ce qui fait que l'histoire n'a pas l'ampleur qu'elle devrait avoir. On reste en surface. En approfondissant, je suis sûre que l'auteur aurait pu remplir 300 pages (donc le double du volume actuel) sans pour autant faire de remplissage ou ennuyer l'auteur. Un goût de trop peu, donc. Mais aussi de revenez-y : il y aura une suite, hein ? ^^
 
En conclusion, Par-delà l'océan est un court récit d'aventure plein de fraîcheur, idéal pour voyager cet été. Une pause lecture agréable, à petit prix et petit format, où l'on est sûr de ne jamais s'ennuyer !
 
3/5

lundi 1 juillet 2013

[Cindy Van Wilder] Au Service des Insectes

Titre : Au service des Insectes
Auteur : Cindy Van Wilder
Editeur : Voy'[el] – Collection e-courts
Nombre de pages : ~19 pages
En numérique uniquement.
A télécharger sur Immatériel !

La peste a ravagé les cités-murailles. Jadis protégées derrière leur dôme, survolées de glorieux aéronefs, elles ne sont désormais plus que ruines où errent les survivants. Les  Insectes ont envahi les territoires laissés vacants par les hommes. Leurs ruches s'élèvent fièrement à la conquête du ciel. Bess est l'une des femmes recrutées pour prendre soin de leurs larves, ce qui lui assure un minimum de confort. Mais en ces temps de dévastation, que peut encore attendre de l'avenir une humaine qui a tout perdu ?
 Vous aimerez :
- le personnage de Bess
- ses interrogations
- l'originalité de l'univers
- l'ambiance post-apo

Vous n'y trouverez pas :
- de réponse à toutes vos questions
- une fin "fermée"
Mon avis ?
En moins d'une vingtaine de pages, Cindy Van Wilder réussit l'exploit d'introduire un personnage principal bien campé et un univers développé. Même si de nombreuses questions restent en suspens après la lecture de ce court opuscule, la lecture n'en souffre pas et on se laisse porter, de scène en scène, par la nouvelle découpée en plusieurs petites scènes.

Nous suivons Bess, qui prend soin des larves des Insectes, où grandissent plusieurs espèces : guêpes, abeilles, fourmis, bousiers... toutes ces espèces d'une taille sensiblement supérieure à ce que nous connaissons nous cohabitent avec l'humain qui, en fait, est à leur entier service. En effet, l'Apocalypse a eu lieu et elle n'a pas tourné en notre faveur... le règne animal prend sa revanche, sans pour autant écraser l'homme sous des monceaux de reproches et/ou de regrets.

J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié, comme dans les nouvelles de Vanessa Terral qui ont inauguré la même collection, cette subtile sérénité qui transcende la lecture. Oui, c'est du post-apo, oui, la situation de l'humain n'est pas reluisante mais, non, ce n'est pas une raison d'être univoque dans la désespérance. Cet optimisme à fleur de peau, qui caractérise d'emblée de jeu la jeune Bess, personnage principal de cette nouvelle, m'a personnellement beaucoup parlé.

Le style de Cindy Van Wilder est précis, direct mais pas pour autant bâclé, loin de là. Le rythme des phrases donne un élan très appréciable à la lecture : on est porté jusqu'au mot "fin" tant par le rythme des mots que par l'intérêt déclenché par l'histoire, dont le fond comme le déroulement rendent curieux, très très curieux. Un peu trop peut-être, car certaines de mes questions n'ont pas de réponse et j'en ressors un peu frustrée, avec un espoir : une autre nouvelle pour venir compléter cet univers, très riche et aux possibilités infinies ? ^^

Petit regret : la fin de la nouvelle, trop ouverte pour moi. Ou trop cryptique, car en fait la portée de ce qui s'y passe m'a totalement échappée. Il y a deux possibilités quant au sens de ce qui s'y déroule, et je serais bien incapable de vous dire vers laquelle je penche le plus... bref, la lectrice en moi est un peu frustrée de cette fin abrupte et un poil trop elliptique. En même temps, c'est positif car ça donne bigrement envie d'en savoir plus du coup ! Une suite, une suite !! ^^

En conclusion, j'ai beaucoup aimé ce voyage au cœur de la ruche des Insectes ; un voyage bourdonnant, étourdissant pour bien des raisons ; un voyage au cœur de la nature là encore, où quelques graines de sagesse littéraire et de réflexion sur la condition humaine sont encore semées...

 4/5

C'est lundi, que lisez-vous ? #43

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je vais lire ensuite :

Que du francophone, pour une fois ! C'est assez rare pour être signalé car, d'ordinaire, j'alterne entre lectures francophones et étrangères. Là, on peut dire que vu la hauteur de ma PAL pour SFFF100%VF, j'ai beaucoup à lire et, du coup je les enchaîne ;-)
Je suis en ce moment au début d'une aventure piratesque à bord de la Dalvénia de Par-delà l'Océan, que je voulais lire depuis très longtemps. Me voilà enfin embarquée ! Je commence à peine, donc je vous en reparlerai plus tard... pareil pour Riposte-apo, que j'entame tout juste et qui va me durer une semaine ou deux vu que c'est une anthologie et que je lis lentement les anthos ^^
Par-delà l'Océan étant un court récit numérique de 155 pages donc, après, je vais donc me lancer dans un pavé : le tome 1 des Chroniques de Girku ! L'auteur est franco-allemand, et le sujet m'intéresse énormément : de la SF basée sur de l'archéologie terrienne réelle, voilà qui me tente énormément et m'interpelle !
Et ensuite, que lire ? Je ne sais pas encore, je verrai selon mon inspiration du moment. Ce qui est sûr : j'ai l'embarras du choix :D

Et vous, que lisez-vous en ce beau premier lundi de juillet ? :D