lundi 31 décembre 2012

C'est lundi, que lisez-vous ? #20

Ce que j'ai lu la semaine passée :
 

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je compte lire cette semaine :

Ah, ça se voit que je suis en vacances : je profite de mes aprèm et soirées pour lire ! ^^

Ça se voit aussi que j'ai reçu ma liseuse, ma chère Ruby, car j'ai déjà fait deux lectures numériques : Le voyage de Jack London, tome 1 (pas mal mais pas décoiffant non plus) et l'épisode 1 d'une série numérique, TOXIC, dont je vous reparlerai dans la première chronique de 2013 ! ^^ En tout cas, une chose est certaine : j'adore le format série. L'idée d'avoir une centaine de pages à lire et d'attendre les cent suivantes pour une durée pré-déterminée, assez courte, mais pas trop, juste assez pour s'impatienter et se donner envie de lire... j'adore ! ^^
Du coup, dans la même veine "séries littéraires", dès que j'aurais terminé Divergente 2 (qui s'annonce ni meilleur ni moins bon que le tome 1, juste pareil, c'est-à-dire un peu plat malheureusement... c'est du page turner mais bas de gamme, je trouve, j'arrive pas à "croire" à l'univers, il me paraît trop simpliste/mal exploité) ou l'anthologie Vampire malgré lui (qui démarre très très bien et très très fort ^^), je m'attaquerai à la série Passeurs d'ombre, d'Anne Rossi, dont près de 7 épisodes (ou plus ?) sont déjà parus si je ne me trompe pas. Il y a d'autres séries littéraires mais je me concentre d'abord sur ce que je connais et qui me faisait le plus envie. ^o^

Et vous, que lisez-vous de beau en ce dernier jour de l'an 2012 ?

jeudi 27 décembre 2012

[Paul Beorn] Les derniers parfaits

Titre : Les derniers parfaits
Auteur : Paul Beorn
Editeur : Mnémos
Nombre de pages : 336


Dans le royaume de France ravagé par la guerre contre les légions catharis d’Occitania, Cristo, un soldat prisonnier, échappe à ses geôliers enchaîné à trois compagnons d’infortune. Les quatre fuyards que tout oppose doivent s'entraider pour survivre, contraints de se cacher puis d'emprunter les chemins de traverse. Commence alors pour eux une haletante course-poursuite à travers un pays ennemi dominé par des démons et vivant sous le joug d’une Église catharis fanatisée. Ici, dans les vestiges d'un antique Empire disparu, une magie ancienne continue de survivre dans des talismans et d'immenses tours-statues. Au coeur des forêts profondes et des montagnes déchiquetées des terres occitanes, pris dans le fracas des combats, Cristo et ses compagnons prendront conscience de porter en eux un pouvoir insoupçonné. Ils verront leur destin basculer et le monde trembler sous leurs pas. 
Paul Beorn nous propose un roman de Fantasy sombre et sans retour, aux références dantesques et boschiennes, tant les visions horrifiques qu’il crée nous rappellent certaines des figures de ces deux artistes du Moyen Âge.

Vous aimerez :
- l'univers horrifique
- l'espoir chevillé au corps des personnages
- les péripéties qui s'enchaînent
- les maleficum, des objets magiques... attachants !
- la densité quasi historique de l'univers fantasy

Vous n'y trouverez pas :
- une histoire de France intacte...
- de détails gores épargnés au lecteur
- de manichéisme
- de longs chapitres

Mon avis ?
Sans être des coups de cœur, les précédents ouvrages de Paul Beorn publiés chez Mnémos m'avaient beaucoup plu. En ce qui concerne Les derniers parfaits, me voilà totalement conquise !!

Tout commence par quatre esclaves enchaînés que le hasard d'une pierre jetée par une catapulte sépare du reste de la chaîne humaine. En plein champ de bataille, sans se connaître les uns des autres, les quatre personnages principaux de ce roman, que rien ne réunissait sinon leurs chaînes, vont s'échapper de leurs terribles esclavagistes. Le groupe, composé de trois hommes et d'une femme déguisée en homme, parvient de justesse à quitter le champ de bataille. Les voilà partis pour une aventure qu'ils ne seront pas prêts d'oublier ! Une aventure et une fuite commune, toujours plus loin dans l'horreur et vers l'espoir, puisqu'ils traversent le pays conquis par l'ennemi enchaîné les uns aux autres : eh oui, leurs liens sont fabriqués en acier noir indestructible...

Un acier forgé dans le souffle des démons, ces terribles êtres craints à la fois des Catharis qui les contrôlent, et de leurs ennemis les Francs. Sur ce point, je n'en dirais pas plus, car toute la saveur du roman repose sur ces fameux démons, ennemis de tous au final. D'où viennent-ils ? D'où vient leur pouvoir ? Comment et pourquoi sont-ils apparus ? Les héros se dirigent, sans le savoir au début, vers la source de la magie des démons... une magie apparemment volée au Premier Empire.

Un Empire où la magie avait sa place, avant que les religions (au pluriel, oui, oui, pas de manichéisme que diable ^^) ne prennent le dessus. Mais la magie perdure à travers le peuple des derniers parfaits, mendiants cachés dans le maquis et convertissant toujours plus de monde à leur religion première. Une religion aussi proche que possible des origines, aussi éloignée que possible de celle des Catharis, qui ont détourné les enseignements premiers : interdiction de manger de la viande par exemple mais, surtout, interdiction de procréer, faisant de leur peuple un peuple de vieillards frustrés. Mais alors comment expliquer la jeunesse, la vigueur et le nombre grandissant des troupes armées catharis ? C'est là un autre secret, caché au fond des casas de juventud, que nos héros vont découvrir malgré eux...

Oui, le terme utilisé dans le roman est en occitan, car l'auteur n'hésite pas à mélanger français, occitan et même arabe. Cela donne un roman tout à fait exotique à lire, pour autant pas compliqué à comprendre puisque ce qui n'est pas compréhensible via le contexte est traduit en bas de page (et il n'y a pas énormément de notes).

Le parcours de la fuite de nos héros explique cette grande variété des langues  : à travers tout le sud de la France, jusqu'en pays Maure et au-delà, ils rencontreront des personnes de tous âges et toutes origines, et converseront bien évidemment dans des langues différentes selon la nature de la rencontre... un aspect du roman très bien géré – comme le reste – que j'ai particulièrement apprécié !

Ce que j'ai aussi particulièrement apprécié, ce sont les maleficum, des objets magiques de toute taille, toutes fonctions, toutes apparences, un vrai bonheur que d'en découvrir de page en page ! Ils sont très surprenants, surtout un certain petit lacet d'apparence anodine... qui se révèle au final un allié très précieux.
La magie est aussi présente dans les personnages, puisque chaque être humain a en lui un talent, lié à un animal en particulier. Dans le groupe des quatre évadés, par exemple, l'un d'eux a le talent de l'ours : sa force surhumaine, son courage, etc. Les autres ont des talents encore plus surprenants mais je vous laisse la surprise afin de ne rien gâcher.

Autre point que j'ai adoré, justement : les quatre héros, et la manière extrêmement subtile avec laquelle l'auteur les lie entre eux. Dès le début le destin les relie entre eux par des chaînes indestructibles et, donc, ils doivent apprendre à s'entendre immédiatement. Cela se fait tout naturellement, à la foi par la force des événements et... de leurs caractères respectifs. Les rôles se répartissent bien vite, de manière subtile. Les personnages sont vraiment hyper attachants, d'autant plus qu'ils s'en prennent plein la figure tout au long du roman, et ce, jusqu'à la dernière page... mais là, j'en dirais pas plus. Seulement que la fin, si elle m'a plu, est par un autre côté extrêmement frustrante !!!

Bon, je pourrais disserter encore longtemps sur ces Derniers parfaits, sans jamais tarir d'éloges, mais je vais quand même conclure. En quelques mots : violent, noir, d'un style étonnant, à la fois fluide et percutant, Les derniers parfaits est un roman d'aventure et de fantasy historique extrêmement prenant qu'on a vraiment du mal à lâcher ! Une petite pépite qui fait regretter qu'il n'y ait pas de suite (du moins rien d'annoncé pour le moment), tant les personnages sont vivants et lumineux, au sein de cet univers d'un noir d'encre désespérant et terrifiant.

Merci aux éditions Mnémos et au forum Mort-Sûre pour ce partenariat vraiment génial !

5/5

mardi 25 décembre 2012

Dans ma boîte aux lettres #7

Noël oblige, je vais avoir beaucoup de nouvelles acquisitions à vous montrer cette fois ! Et je vais commencer par parler de mon trésor, mon précieuuuuuuux, tant attendu, j'ai nommé, ma liseuse ! C'est une Sony PRS-T2 et, pour l'instant, j'en suis très satisfaite. Intuitive, réactive, très légère, prise en main parfaite... Elle est toute rouge, du coup, j'ai décidé de l'appeler Ruby (celui ou celle qui trouve la référence gagne un "bravo" ^^).

Et bon, sachant que j'allais recevoir une telle merveille, j'avais prévu le coup et je m'étais procuré des ebooks sur immateriel, notamment lors de l'opération 200K de Bragelonne. Je vous montre ici ceux d'auteurs francophones :



Et j'ai aussi téléchargé le premier épisode de la série de zombies de Desienne, un auteur que j'ai bêta-lu par le passé, et dont j'adore les univers et l'écriture :


Je vous en parlerai de façon plus détaillée dès que j'aurai mis le nez dedans (en espérant qu'aucun zombie ne me le mâchonne au passage XD). C'est la première websérie éditée que je vais tenter, et il y en a plein d'autres qui me font de l'oeil : celles de Lydie Blaizot et Marika Gallman aux éditions du Petit Caveau, celle d'Anne Rossi, plus jeunesse, chez NumérikLivres... bref, je sais que ma liseuse ne prendra pas la poussière de sitôt avec toutes les lectures exclusivement numériques qui me tentent !

Mais tout ça, ça ne m'a pas empêché de recevoir des livres papiers du reste de la famille, que voici, tout beau et très attendus eux aussi :


Je vais enfin connaître la fin des aventures de Cahyl, le Fedeylin ! J'ai vraiment hâte de le commencer. Mais en même temps, je n'ai pas envie d'en avoir terminé avec l'univers des Fedeylins... c'est toujours difficile de lire le dernier tome d'une série qui nous enthousiasme autant, où l'attente du tome suivant est à la fois un plaisir et une souffrance indicible XD
Et le tome 3 de Rebecca Kean, dans un tout autre genre. Je sens que ça va être explosif, vu comment finissait le tome précédent ^^

Histoire de rassurer les éternels amoureux du papier : ma liseuse ne m'empêchera pas de faire le tour des librairies et de dépenser 50€ en livres sur un coup de tête. Surtout pas. C'est juste une autre manière de lire, une façon d'élargir ses possibilités de lecture, et j'aime le numérique pour ça aussi !

Joyeuses fêtes !

Midi trente, vous avez sûrement ouvert vos petits yeux, remis du réveillon de la veille, ainsi que vous cadeaux... j'espère que vous avez été gâtés ! Dans tous les cas, je vous souhaite à tous et à toutes un très joyeux Noël.


J'espère que vous avez reçu plein de livres ! ;-)

lundi 24 décembre 2012

C'est lundi, que lisez-vous ? #19

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

C'est les vacances depuis vendredi !! Du coup, j'ai pu reprendre mes lectures en cours. J'ai terminé le Sabre des Takeda qui traînait depuis trois semaines, et quant à Jane Yellowrock de Faith Hunter, j'ai tellement pas accroché que j'ai décidé de poser le roman et de le retenter une prochaine fois. J'ai trouvé le style plat, mais plat, et le début hyper lent, surchargé de détails d'ambiance qui m'ont plus fait soupirer qu'autre chose. o_O C'est grave docteur ? L'auteur nous inonde de détails et, franchement, j'ai pas vraiment accroché. J'essaierai de nouveau bientôt d'aller plus loin mais, en attendant, je le repose au profit d'une lecture qui me branche plus.

Quelle lecture ? Mais Les derniers parfaits bien sûr ! De la bonne fantasy bien sanglante (à ce qui s'en dit de-ci de-là), qui bouge bien, pile ce qu'il me faut en ce moment. Du coup, je n'ai pas commencé Arlis des forains, mais je compte bien m'y plonger juste dans pas longtemps. :)

Pour ce que je lirai tout de suite après les Parfaits, je ne sais pas car... avec Noël et sa cohorte de cadeaux, je sais qu'il y aura quelques livres dedans (dont une liseuse hiiiiiii :D) et je préfère ne rien m'imposer, et faire selon mes envies lorsque j'aurais tous les livres en main.

Vivement ce soir minuit donc (oui, nous on ouvre les cadeaux le soir, pas le matin ;))
Et vous, que lisez-vous de beau en cette veille de Noël ?

mardi 18 décembre 2012

Dans ma boîte aux lettres #6

Hier, deux jolis colis n'attendaient que d'être ouverts dans ma boîte aux lettres. C'était Noël avant l'heure, dites-donc. Bon, le premier n'est pas très littéraire, mais au diable les conventions : après tout, le chocolat, c'est un des meilleurs amis de la lecture non ? (je suppose que les plus soigneux d'entre vous avec les livres me diront le contraire, mais je suis pas très soigneuse avec les miens... j'avoue... x))

Voyez plutôt ! Une amie du net, de trèèèèès longue date, m'a promis un colis gourmand si je terminais le premier jet d'écriture de mes Foulards Rouges courant Septembre. Ce que j'ai fait. Alors j'ai eu...






Oui oui, que du Frey et du Lindt ! Autant on peut trouver du Lindt en France, autant, pour le Frey, il faudra se lever de très très bonne heure (je ne crois pas qu'il y ait un seul point de vente sur le territoire français, c'est dire, ou éventuellement à la frontière suisse, et encore XD). Il y a aussi de belles petites pièces d'or que j'ai oublié de prendre en photo. En tous cas, celles au chocolat noir et à l'orange sont dé-li-cieuses ! Et pour les Branches, il y en avait plus du double de ce que vous voyez, mais ma gloutonnerie est passée par là... je suis en période de révisions (jusqu'à jeudi matin), alors j'ai une excuse pour grignoter toute la journée :p

Et sinon, un colis plus littéraire, un partenariat avec (encore ! ^^) le forum de Mort-Sûre. Un partenariat pour lequel j'ai fait des combats de boue et un tournoi  de chevalerie pour le gagner. Si si si. Je me suis jetée dessus, j'avoue. C'est quoi donc ? Mais c'est le nouveau livre de Paul Beorn, mes amis !!


La couverture est très belle (quoiqu'un peu monochrome pour le haut, et froide en général, mais le titre rouge rehausse l'ensemble côté chaleur), le livre agréable à tenir (comme tous les Mnémos), j'ai hâte de le commencer ! A condition que j'avance enfin dans mes lectures en cours... en ce moment, à m'user les yeux sur mes révisions, je n'ai qu'une envie le soir : dormir !

Mais ça finit jeudi. Vivement ! En attendant, plus que des livres, je profite du chocolat ;p

lundi 17 décembre 2012

[SWAP] Envoi des formulaires

Hello tout le monde !

Pas de "C'est lundi que lisez-vous ?" cette semaine, car je n'ai strictement rien lu. Enfin, j'ai à peine entamé Jane Yellowrock, tueuse de vampires de Faith Hunter, et pas du tout avancé dans ma lecture du Sabre des Takeda de Yasushi Inoue, donc... rien de nouveau sous le ciel bleu.
Du coup, je préfère passer aujourd'hui un petit message : les questionnaires de lecture ont été envoyés aux participants au SWAP "Après la fin du monde" et je n'ai reçu que deux réponses pour l'instant. Si vous participez et que vous n'avez rien reçu, dites-le moi ici, je m'occupe du reste :)
Ce serait super cool si j'avais tous les formulaires d'ici au 21/12/12, vous vous doutez bien. ;-) N'oubliez donc pas de checker vos mails si ce n'est pas déjà fait. Merciii ^o^

dimanche 16 décembre 2012

[Christophe Nicolas] Projet Harmonie

Titre : Projet Harmonie
Auteur : Christophe Nicolas
Editeur : Riez
Nombre de pages : 344
Yannick Diaz, journaliste dissident, vient de perdre sa place au Républicain suite à l’écriture d’un essai sur les médias qui n’épargne personne. Depuis son malaise en direct sur le plateau d’un débat télévisé, d’étranges images se bousculent dans sa tête : l’épidémie de grippe qui s’étend en Amérique latine, le visage bouffi du ministre de l’Intérieur et le nom d’un laboratoire… LAMIPROH. D’où viennent ces souvenirs qui ne sont pas les siens ?
À peine évoque-t-il ses visions que son confident est assassiné. Accusé du meurtre, la police aux trousses, il doit trouver les preuves de son innocence. Mais il y a plus en jeu que son seul avenir. Peut-être celui de l’humanité tout entière…
Après Un Autre, Christophe Nicolas nous démontre une nouvelle fois sa grande maîtrise du suspense avec ce thriller frénétique.


Vous aimerez :
- le côté thriller
- le scénario tournant autour de la théorie du complot
- le style fluide et acéré
- l'alternance des points de vue


Vous n'y trouverez pas :
- des personnages développés
- un livre politiquement neutre
- de longs chapitres
- des descriptions

Mon avis ?
J'avais déjà repéré la plume de Christophe Nicolas dans l'anthologie Mystères et mauvais genres aux éditions Sombres Rets (dont je ferai une relecture et une chronique d'ici quelques semaines). J'avais été happée dès les premières lignes, surprise par la fin vraiment imprévisible, et ça n'a pas été différent pour ce roman.

Tout commence par une scène étrange, où on ne comprend que la moitié des choses (ce qui est voulu et ne gêne pas le lecteur, qui sait d'instinct que l'auteur lui donnera les clés de lecture plus tard) : un scientifique entre dans une machine et envoie tous ses souvenirs à un journaliste. Le scientifique perd la vie dans l'opération... ce journaliste est Yannick Diaz, qui se trouve à ce moment-là en pleine promotion pour son livre sur la manipulation des médias par les pouvoirs politique, dans une émission TV où il est clairement peu désiré. Et, en plein direct, il perd connaissance... et se réveille, la risée de tous, à l'hôpital, où des souvenirs étrangers se mélangent aux siens dans sa tête. Un nom s'impose à lui : LAMIPROH. Il téléphone à un ami journaliste pour se renseigner... sans savoir dans quel genre de fourmilière il met un coup de pied. Un coup de pied qui coûtera la vie à son ami, et qui va l'entraîner lui dans une course-poursuite où il a le rôle du gibier. Tout au long de sa fuite, les souvenirs du scientifique et, donc, la clé du mystère, luis reviennent par bribes. Il décide d'agir pour contrer LAMIPROH et son projet "Harmonie", une effrayante utopie où l'instinct de rébellion des population leur est enlevé, via des campagnes de vaccination massive, contre la grippe par exemple...

Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue, de peur de vous révéler le contenu, mais vous avez là le résumé des 30 premières pages à peine, environ. Car oui, ça va vite, très vite, on est inexorablement entraîné, comme Yannick, dans cette histoire. Et bon sang qu'il est difficile de lâcher ce livre ! Le mystère s'éclaircit de page en page mais la situation de Yannick empire en conséquence, et c'est un régal que de suivre sa course à la survie, et à la vérité. Va-t-il y arriver ? Rien n'est moins sûr, car il y a un élément majeur à prendre en compte... un élément que je ne révèlerai bien sûr pas ici. ;)

Le déroulement du roman est assez difficile à prévoir, jamais tiré par les cheveux, toujours logique, mais d'une implacable imprévisibilité. Mis à part un détail que j'avais deviné, pour le reste, ce fut assez difficile de deviner ! En même temps, on est tellement pris dans le tourbillon et les péripéties qu'on prend peu le temps de réfléchir à la suite. C'est là la meilleure réussite de ce roman selon moi.

Et côté forme, comme ça se présente ? Eh bien, c'est ciselé, découpé, au millimètre, chronométré, haché... Le style de l'auteur est comme un couteau qui danse, manié par un orfèvre ou un assassin professionnel : c'est simple, efficace, ça touche toujours au but, et il y a une émotion à fleur de peau souvent dévoilée avec violence, par une phrase, une expression ou un simple mot sans concession.De quoi vous garantir une plongée rapide et intense au cœur de l'histoire. Ça n'a pas loupé avec moi !

J'étais prise dans les filets du projet Harmonie, incapable de résister au suspens comme à ce style hyper cadencé. Un vrai régal, un vrai coup de cœur, dévoré en deux séances de lectures très courtes, car le livre fut lu à un rythme vraiment élevé...

Une lecture à ne pas manquer si vous aimez les thrillers politiques teintés de science-fiction (une teinte dont je n'ai volontairement pas parlé, je vous laisse découvrir) ! ;)

En tout cas, voilà qui fait réfléchir sur les bonnes intentions de certains de nos politiciens, et les dérives des plus belles utopies également... abandonnez toute idée de manichéisme, vous n'en trouverez pas ici. :)

5/5

lundi 10 décembre 2012

C'est lundi, que lisez-vous ? #18

Ce que j'ai lu la semaine passée :


Ce que je suis en train de lire :

Ce que je compte lire cette semaine :

Comme la semaine dernière : pas trop le temps de lire, d'où l'aspect répétitif des titres présentés ci-dessus. Désolée... la place de certains a cependant changée, vous avez vu ?
J'avoue que j'ai du mal à avancer dans Le sabre des Takeda, mais je sais pourquoi : je fais une overdose de livres "sérieux" en ce moment, et cette chronique historique, même si elle est dynamique et de qualité, ne parvient pas à me faire voyager autant que je le voudrais.
Par contre, avec Projet Harmonie, j'ai embarqué direct pour l'aventure : waouh ! Avant-hier, je comptais lire "seulement deux-trois chapitres", je cite, et je me suis retrouvée à lutter contre le sommeil jusqu'à ne plus en pouvoir. J'en étais parvenue à un bon tiers quand même. Et là, hier soir, je continue... et je l'ai fini ! :) Un thriller qui se dévore, avec une maîtrise du suspens vraiment impressionante.

Mais bref, je retiens : en ce moment, inutile de me donner des livres "sérieux" à lire le soir. Je garde ceux-là pour la journée et je m'évade en soirée. Voilà ! ^^
Prochaine étape : Jane Yellowrock, qui devrait se lire vite et facilement. Puis retour au francophone avec Mélanie Fazi, dont j'ai seulement lu un recueil de nouvelles pour le moment.

Et vous, que lisez-vous de beau ?

dimanche 9 décembre 2012

[Carau & Darco] Masques de femmes

Titre : Masques de femmes
Auteur : Elie Darco et Cyril Carau
Editeur : Sombres rets
Nombre de pages : 220
1800, les Lumières s’éteignent, laissant en héritage une certaine idée du progrès, retranchée du bonheur qu’on lui imputait. Durant les cent années qui vont suivre, les grandes cheminées vomissant la suie, les guerres toujours présentes, le colonialisme et les sciences refouleront jusqu’aux portes du néant l’irrationnel du tréfonds des rêves, l’inventivité des frontières de la pensée. Mais le surnaturel fascine et s’oppose à la raison, à la réalité policée d’une société plus industrieuse que culturelle, plus scientifique que mystique. Sur le tombeau du XIXe siècle, treize nouvelles fantastiques illustrées se recueillent, pour faire écho au romantisme noir, à l’esthétique macabre, au symbolisme qu’affectionnaient les artistes et intellectuels de l’époque. Paris, durant la Commune, Cécile fuit la folie de la semaine sanglante en s’adonnant à des voyages, à des rencontres d’outretemps. Prague, Deirdre la non-vivante, en quête de sang et de vérité, poursuit son engendreur de sa vengeance. Séville, une gitane tente de changer le destin d’un jeune médecin aux notes langoureuses d’un flamenco. Venise, Fausta, aristocrate et aventurière, plonge au coeur des sombres secrets de la cité des Doges. Londres, modèle et muse des peintres préraphaélistes, Jane vous invite au mystérieux festin des Dieux.
Treize histoires de femme, mère, amante, épouse, femme du monde, femme fatale ou femme-objet. Treize destins étranges, troublants, tragiques ou émouvants à effeuiller comme un antique journal exhumé d’un grenier. 

Vous aimerez :
- l'écriture à quatre mains
- la variété des lieux historiques visités
- l'intertextualité intralittéraire du recueil
- les illustrations

 Vous n'y trouverez pas :
- de SF ou de fantasy
- un fil rouge très présent

Mon avis ?
La force de ce recueil fait aussi sa faiblesse : nous sautons d'une époque à une autre, d'une ambiance à une autre, d'une écriture à une autre, et la variété n'a pas su me plaire à tous les coups. Il y a des textes que j'ai clairement aimé, d'autres qui m'ont clairement ennuyée voire dégoûtée. Je sais que c'est un peu dur comme début de chronique, voire comme critique tout court, mais je ne pouvais pas parler de recueil sans évoquer cette divergence d'opinion personnelle très marquée d'un texte à un autre. Je ne pense pas que j'aie préféré un des auteurs à l'autre, car à chaque fois que je n'aimais pas une nouvelle, ce n'était pas celle d'un auteur en particulier. Mais je sais d'où vient cela : chaque nouvelle que je n'ai pas aimé faisait étalage de longues scènes d'orgies sexuelles qui, trop crues, n'ont pas su m'atteindre du tout. Pourtant, je ne suis pas une petite nature, et elles ne sont pas mal écrites non plus, mais je n'ai tout simplement pas adhéré à la débauche de luxure et de détails glauques. Hmm... oui, en fait, plus que la présence du sexe, c'est le côté glauque et malsain qui m'a rebutée. De fait, j'ai vraiment achopé sur les nouvelles en question. Heureusement, elles ne sont pas nombreuses (même si elles constituent, je pense, un quart du recueil tout de même).

Ce à quoi j'ai adhéré, en revanche, c'est le style. Que ce soit celui de Cyril Carau ou d'Elie Darco, quelle précision, quelle subtilité ! Il y a de très belles images, les phrases sont rythmées, chaque nouvelle est un bijou ciselé, une perle de beauté littéraire. C'est fin, élégant, poétique, et jamais dans l'excès. On sent des auteurs cultivés, amoureux des mots, de la langue, de ses jeux sémantiques, et c'est un vrai plaisir que de les suivre d'une phrase à l'autre, parfois dans des métaphores filées sur des pages et des pages !

Je retiendrai trois nouvelles de ce recueil :
* La vieille femme et la mer, d'Elie Darco : un magnifique chant du cygne féminin, poignant et prenant, d'une femme part rejoindre les hommes que la mer lui a volés... elle embarque à bord d'une coque de noix qu'elle a volée, et vogue la galère... jusqu'à un final éblouissant. Le texte m'a énormément touchée. J'en ai eu les larmes aux yeux.
* L'origine du monde, d'Elie Darco : à Alger, un homme part à la conquête d'une femme dite "femme-montagne", une noire énorme et sensuelle qui lui réserve une surprise tout autre que celle qu'il attendait... l'écriture est ici vive, sensuelle, exotique, j'ai adoré !
* Des visages de la Lune, de Cyril Carau : la nouvelle qui clôt le recueil. De Marseille à Caracas, l'auteur nous plonge dans un voyage au coeur de l'étrange, où les super-héros d'antan sont des Protecteurs qui luttent pied à pied contre le mal, et contre une déesse du nouveau monde qui cherche à renaître... la déesse de la guerre et de la lune... original, rythmé, bien écrit, et plein de référence aux nouvelles précédentes, un régal !

Après quoi, je n'ai pas vraiment été transportée par les nouvelles même si je les ai aimées. J'attendais beaucoup de ce recueil, sa couverture m'ayant vraiment tapé dans l'oeil, de même que le résumé, mais je crois que la trop grande diversité d'ambiances n'a pas joué en ma faveur.
Toutefois, il serait dommage de passer à côté : si je n'ai pas tant aimé qu'attendu, ce n'est pas une affaire de qualité générale mais bien de goût personnel ! ^^

Et pour terminer cette chronique, un petit aperçu des illustrations intérieures en N&B que j'ai personnellement bien aimées :



3/5

lundi 3 décembre 2012

C'est lundi, que lisez-vous ? #17

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je compte lire cette semaine :

Je n'ai vraiment pas eu le temps d'avancer dans mes lectures la semaine dernière. Trop fatiguée pour tenir le soir, c'était dodo direct ou presque. Donc à seulement 20 ou 30 pages par-ci par-là, vous vous doutez bien que je n'ai terminé aucun livre... mais bon, j'en suis presque à la fin de Masques de femmes, et j'ai dépassé la moitié du Sabre des Takeda.
Et, comme j'ai envie de polar en ce moment, j'ai d'ores et déjà choisi ma prochaine lecture : Projet Harmonie, de Christophe Nicolas, qui est en plus un des 20 titres choisis pour le challenge de lecture du blog. Et puis comme j'ai l'intention de beaucoup lire cette semaine, je vais ajouter le tome 1 de Jane Yellowrock, un roman de bit-lit sans prise de tête qu'on m'a prêté y a un moment déjà, et qu'il faudrait que je pense à rendre un jour, quand même... ^^

Sinon, je compte les jours jusqu'à Noël, car je vais enfin avoir une liseuse !!! Mon choix s'est arrêté sur une Sony, rouge si possible. J'ai hâte :) J'ai déjà plein de livres en format .epub stockés sur mon ordinateur quoi ! x)

Et vous, que lisez-vous de beau ?

dimanche 2 décembre 2012

[Roland C. Wagner] Le serpent d'angoisse

Titre : Le serpent d'angoisse
Auteur : Roland C. Wagner
Editeur : ActuSF - Les trois souhaits
Nombre de pages : 120
 
Grâce au semen of gods, riches et puissants peuvent désormais vivre leurs fantasmes les plus fous au sein de réalités virtuelles créées par un groupe de télépathes. Tout serait parfait dans ce paradis artificiel si un élément incontrôlable ne parvenait à s’immiscer dans les séquences mentales et à tuer les clients de la Telepathic Trips Organization, qui exploite la psychosphère.
Au dehors, la révolte gronde. Le peuple prend les armes contre les élites avec un seul mot d’ordre :
« Destroy The American Dream ! »
Avec derrière lui une cinquantaine de romans, Roland C. Wagner est l’une des voix majeures de la science-fiction française. Véritable choc psychopunk, Le Serpent d’angoisse conte les prémisses de sa série la plus connue : Les Futurs Mystères de Paris. Vingt ans après sa parution et son prix Rosny aîné 1988, le voici enfin de nouveau disponible.


Vous aimerez :
- l'écriture fluide
- les belles métaphores
- la structure éclatée de la novella
 - le cyberpunk sauce Wagner
 Vous n'y trouverez pas :
- des personnages approfondis
- un récit calme
- un récit sans violence

Mon avis ?
C'est le deuxième livre de Roland C. Wagner que je lis, et si le premier m'avait plutôt convaincue, celui-ci m'a laissée béate d'admiration. W-a-o-u-h, quoi. o____o

Le Serpent d'angoisse, avant d'être un titre, c'est une métaphore filée subtilement tissée à travers de ce court roman, ou longue novella. Le récit est polyphonique, éclaté entre une dizaine de voix narratrices différentes, parfois en focalisation interne, d'autres fois en externe, parfois omnisciente. Déjà, c'est un tour de force côté style que de donner corps à autant de voix différentes. Mais là où l'auteur réussit son coup de manière encore plus magistrale, c'est dans la façon qu'il a de nous montrer les liens entre les différents personnages, au départ complètement étrangers ou, a priori, pas liés : dans un monde fantasy, un chevalier qui extermine un piètre soldat qui partait pourtant vainqueur ; de nos jours et dans le réel, un rebelle dans la ville de Détroit telle que vous ne l'avez jamais vue ; deux enfants perdus dans une ville fantôme pleine de rats ; un esprit à la dérive... tous sont liés par la psychosphère, et s'il est au départ difficile de faire le tri entre les personnages, on se prend vite au jeu.

Chaque personnage a la parole une ou deux pages d'affilée, tout au plus, avant de la donner à un autre, qui la donne à un autre... c'est cyclique, on les retrouve chacun leur tour. Ces micro-scènes enchaînées les unes aux autres font de cette lecture une course contre la montre. C'est bien simple : j'ai entamé ce roman jeudi dernier à la fac, en me disant que ça allait m'occuper le temps de l'attente au bar où je mange le midi. Eh bien... le jeudi soir, je l'avais terminé, alors que pourtant j'avais cours jusqu'à 19h et une soirée étudiante derrière, c'est vous dire à quel point j'étais à fond dedans. x)

Bref, c'est un roman qu'il vaut mieux lire d'une traite, déjà parce que la vitesse du récit s'y prête bien pour une immersion complète, mais aussi parce qu'avec la foule de personnages et la rapidité d'évolution des situations (souvent très très compliquées, et liées les unes aux autres), eh bien, la moindre pause dans la lecture peut vous être fatale et vous perdre. Du coup, la force du roman fait aussi sa faiblesse – mais vous voilà prévenus, donc je suis sûre que vous ne ferez pas de pause pendant votre future lecture, n'est-ce pas ? ;)

L'inventivité de l'auteur est ahurissante, dans le bon sens du terme : entre l'écriture aux métaphores discrètes mais toujours pertinentes, et l'exploration du monde de la psychosphère et de toutes ses retombées, ses tenants, ses aboutissants... la réflexion de l'auteur va très loin, presque jusqu'au bout, et c'est un plaisir que d'assister au déploiement simultané du scénario et des idées. Pas des idées politiques (même s'il y en a, comme toujours, dans ce que fait Roland apparemment), mais surtout des concepts ; les idées scénaristiques, les champs des possibles explorés par l'auteur... c'est juste hallucinant : petit roman, certes, mais vaste sujet, parfaitement exploré.

Un coup de cœur pour ma part. Un OVNI littéraire. Une pépite.

5/5