mardi 30 octobre 2012

[Ambre Dubois] Absinthes & démons

Titre : Absinthes & démons
Auteur : Ambre Dubois
Editeur : Editions du Riez
Nombre de pages : 184
 
« Qui est réellement Lord Nermeryl ? Le diable, comme le laisse sous-entendre la rumeur ? Ou un jeune dandy un peu trop excentrique dont le passe-temps morbide est d’enquêter sur des affaires surnaturelles ?
Au fil des énigmes, en compagnie de sa fidèle compagne, la Corneille, le jeune homme goûte la saveur des âmes des êtres humains, découvrant les travers de l’humanité et y apportant sa propre justice… d’une manière bien singulière… »


Vous aimerez :
- le côté roman feuilleton
- l'ambiance magique et désuète
- le personnage de la Corneille
- les enquêtes

Vous n'y trouverez pas :
- beaucoup d'émotion
- une forme romanesque véritable
- un fil rouge très clair
- un héros vampire

Mon avis ?
Je m'attendais à un roman, au final c'est davantage à un recueil de nouvelles feuilletonesque auquel j'ai eu affaire. C'est assez drôle de constater que, dans les remeciements, l'auteur qualifie son oeuvre de "roman" et non de recueil. Comme quoi les frontières entre les genres et les formats dépendent vraiment des perceptions personnelles. :)
Le recueil, donc, se compose de neuf nouvelles, neuf récits entrelacés tournant tous autour du même duo de personnages : Lord Nermeryl et sa Corneille, qui prend parfois l'apparence d'une belle jeune femme.

Je dois avouer ici que j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher au héros, Lord Nermeryl, qui à force de mystère et de séduction restait hors de portée de ma compréhension : à la moitié du livre, je ne comprenais pas ses motivations, il avait l'air sans peur et tout puissant, ni bon ni mauvais... bref, un personnage dont il est difficile de se faire une idée tant il dévoile peu ses émotions, ses pensées, son passé, ses objectifs. C'est le gros reproche que j'aurais à faire à ce livre, et c'est bien le seul. C'est un peu dommage car c'est lui qui est le héros de chaque nouvelle, c'est lui le fil rouge, et l'ouvrage perd un peu en saveur du coup.

C'est aux deux dernières nouvelles qu'il se révèle enfin, qu'on entrouvre la porte sur ses sentiments et ses pensées, et... waouh ! Le lien avec la Corneille, entre amitié et amour, au départ un lien hiérarchique, prend de la consistance et éclaire sous un nouveau jour les précédents récits, nous donnant les clés de compréhension de certains éléments restés jusque là obscurs.

Il n'empêche que j'ai savouré cette lecture, pour le style généralement très soigné de l'auteur, ses ambiances désuètes, aux parfums délétères de rose fanée, avec ses tournures un peu vieillottes. Quelques répétitions voyantes, au détour de quelques pages, mais rien qui ne gâche la lecture. J'ai particulièrement apprécié l'ambiance glacée et glaçante des nouvelles, le choix des lieux, des expressions pour les décrire... le travail fait que les ambiances est comparable à celui d'un orfèvre, c'est ici encore une réussite !

Chaque nouvelle a sa propre ambiance, et sa propre enquête policière. Car notre Lord est en effet détective, littéralement "invoqué" par ses mandataires, du moins dans une certaine mesure. Il n'est pas humain, on le comprend à la première nouvelle, et les révélations sur sa nature sont progressives – peut-être un peu trop, comme je le signalais plus haut. Au départ, j'ai crû avoir affaire à un vampire, mais en fait, c'est bien plus compliqué que cela... ;-)

Comme nouvelle, je retiens en particulier L'orgue, qui m'a envoûtée et fait frissonner, et m'a surprise avec sa fin inattendue, ainsi que la nouvelle qui clôt le recueil, à savoir La solitude de Lucifer. A la fois poignante, effrayante et bien écrite, délicatement ambiancée, c'est ma préférée je crois.

En somme, un recueil de nouvelles, format romancé, qui ne m'a pas laissée indifférente malgré le trop plein de mystères autour du personnage principal. Une plongée dans l'obscur, le mystérieux, le surnaturel, via la plume toujours aussi maîtrisée d'Ambre Dubois, que je vais continuer de suivre... prochaine étape de lecture pour moi : le tome 2 de sa série Les soupirs de Londres, aux éditions du Petit Caveau !

3,5/5

lundi 29 octobre 2012

C'est lundi, que lisez-vous ? #12

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je compte lire cette semaine :

Après quelques semaines de lectures axées vampires et bit-lit, steampunk et historique, j'avais besoin d'un peu de fantasy pure et dure, et mon exemplaire du tome 1 des Chroniques de Siwès est arrivé à point nommé ! Pas que j'en ai marre des personnages à canines pointues et âmes démoniaques mais un peu de changement d'ambiance ne fait jamais de mal. Surtout que ça fait vraiment longtemps que je n'ai pas lu de fantasy avec des gros monstres, de la magie, une quête épique, et je sais qu'avec Syven aux commandes, j'ai peu de chances d'être déçue. ;-)
Quant à Marouflages, eh bien, je cède à la belle couverture et je le fais passer en haut de la P. A. L., voilà tout :D
Sinon, je n'avance pas du tout dans ma lecture de Sôseki. Par manque de temps, surtout : je bosse toute la journée et, le soir, je me tourne davantage vers les lectures "imaginaires" que réalistes, par besoin de m'évader. Mais bon, lentement mais sûrement, j'avance. Et il ne fait que 350 pages à la mise en page aérée, ça va aller !

Et vous, que lisez-vous de beau en ce lundi glacial ?

dimanche 28 octobre 2012

[Marika Gallman] Maeve Regan 2

Titre : Maeve Regan, tome 2 : Dent pour dent
Auteur : Marika Gallman
Editeur : Milady
Nombre de pages : 474
 
Avant, ma vie était facile. Mais ça, c’était avant.
J’ai fui tous ceux que j’aimais pour les protéger et, depuis, j’ai l’impression de tourner en rond. Pour retrouver une vie normale, il va falloir que je mette la main sur mon père et sur mon frère, ces vampires psychopathes qui cherchent à me faire la peau. Jusque-là, j’ai fait chou blanc, ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé.
Bien sûr, les pouvoirs exceptionnels que je possède devraient m’être utiles pour mener à bien ma mission. Il y a juste un tout petit problème : je ne sais toujours pas m’en servir. Heureusement, je vais trouver de l’aide là où je n’en attendais pas. Si seulement les emmerdes pouvaient se tenir à distance, cette fois…

Vous aimerez :
- les tournants inattendus de l'intrigue par rapport au tome 1
- le style toujours aussi drôle et percutant
- les nouveaux personnages
- l’ambiguïté des liens entre Maeve et les anciens personnages

Vous n'y trouverez pas :
- un début rapide
- des personnages secondaires très développés
- de repères spatiaux : on ignore dans quelle aire culturelle se déroule l'action

Mon avis ?

Un tome 2 qui prend son temps pour démarrer, mais vu que c'était aussi le cas avec le tome 1, je commence à me demander si ce n'est pas une habitude de l'auteur afin de mettre tout en place. Perso, ça ne me dérange pas, et puis je suis contente de voir que l'intrigue de ce deuxième tome commence 8 mois après la fin du premier : plein de choses sont sur le point de changer, on arrive juste avant que ça commence à bouger.

Plutôt que de vous parler de l'intrigue, je vais juste tâcher de vous mettre l'eau à la bouche sur les personnages (anciens et nouveaux), puis vous parler un peu de la scène finale du roman (sans vous spoiler), juste parce que W-A-O-U-H.

D'abord, les personnages. Y a des nouveaux, et pas des moindres ! Un super Sirh (avec un super jeu de mot qui va bien, saurez-vous le dénicher dans le roman ? ^^) venu apprendre la magie à Maeve, ouaip, parce que la miss a des pouvoirs et qu'il serait temps qu'elle apprenne à les maîtriser avant de se blesser. Ensuite, y a Cormack le vampire taciturne, avec son chapeau de cowboy, son serpent Rosita, et son silence. Un silence qui fait du bien à Maeve, parce que l'homme est toujours auprès d'elle quand il le faut, pour l'aider, ou juste être présent : un ami désintéressé qui n'a pas de critique à lui faire, et que du soutien à lui apporte. C'est ce qui manquait dans son entourage, et le personnage de Maeve ne s'en porte que mieux. Et puis, le troisième et dernier dont j'aimerais parler : Barney, vampire aussi, qui m'a fait penser à Lestat d'Anne Rice, par certains côtés ; puissant, ancien, magnétique, sombre, chanteur à minettes, et drôle aussi. Lui, au contraire de Lestat, il n'est jamais (inutilement) cruel. Je ne vais pas dire qui il est, si c'est un ami ou un ennemi. Sachez juste que je l'ai adoré et qu'il vous réserve quelques surprises ^^

Personnages toujours, ceux qui sont de retour cette fois : ça ne vous spoilera pas vraiment si je vous annonce qu'on revoit l'ancienne troupe d'amis, ennemis et parents de Maeve. Lesquels ? Surprise. En tout cas, à leur manière, ils ont tous évolué, ont beaucoup changé, et Maeve va être prise de cours : après la fin du tome 1, ils ont tous avancé, et sacrément, alors qu'elle, au final, elle a passé beaucoup de temps à tourner en rond. Et autant vous dire que 1) les retrouvailles vont être électriques (surtout avec Lukas) et que 2) certains personnages ont évolué dans une direction complètement inattendue (Eliott, notamment).

Maintenant, parlons de cette sacrée scène finale : pourquoi est-ce que j'en suis toute retournée ? Parce que l'auteur a su me surprendre de trois manières différentes : d'une, en faisant apparaître un personnage que je n'aurai jamais crû voir à cet endroit-là dans ce contexte-là ; de deux, en faisant mourir un autre personnage à ce stade de l'histoire (je dirai pas qui, mais sortez les mouchoirs !) ; de trois, par la grande maîtrise d'écriture dont l'auteur a fait preuve. Pour ce dernier point, je ne vais pas dire que j'en doutais, hein, de sa maîtrise de l'écriture : juste que, là, ben elle m'a épatée.
Disons, pour simplifier, que Maeve évolue dans une situation dont on ne sait pas si elle est réelle ou non. Illusion ou réalité ? Le thème est assez casse-gueule pour que les meilleurs auteur se prennent les pieds dans le tapis de l'entrée. Marika Gallman a su manier ça avec brio. Ça dure une quarantaine de pages et, purée, j'étais là en train de douter de tout ce que je lisais. Tout. Des dialogues aux scènes présentées, jusqu'aux pensées de Maeve elle-même. Jusqu'à ses doutes : parce qu'elle doutait de douter par elle-même, vous suivez ? C'est très très bien géré. La révélation finale n'en est que plus frappante. Percutante. L'auteur joue avec nos émotions (un vrai yo-yo, surtout sur les dernières pages), et je n'en suis pas ressortie indemne.

Le début du roman est très bien aussi, le milieu pareil, mais ce final en apothéose est vraiment superbe et promet de très très bonnes choses pour la suite. Suite qui va mettre un moment à sortir, j'en mettrai ma main à couper. Mais la gauche, hein, on n'est jamais trop sûrs (hein Maeve ? ^^)
En plus, en guise de mot de la fin, disons que si vous êtes arachnophobe et que vous parvenez à aller jusqu'à l'épilogue de ce roman, vous n'avez plus qu'à vous considérez comme guéri. ;-)

5/5

lundi 22 octobre 2012

Dans ma boîte aux lettres #3

Bon, pas vraiment dans ma boîte aux lettres, ou alors j'ai moi-même joué au facteur ? On va dire ça ! Ce weekend, j'étais au salon du livre de Lambesc, et outre d'avoir passé un super moment avec les auteurs présents et dédicacé de-ci de-là, je me suis fait plaisir en achetant quelques titres qui me faisaient de l'oeil depuis longtemps... Achats du weekend, en ligne, on passe à l'examen, hop hop hop !

Parce que meilleure amie l'a conseillé. Parce que sujet rarement abordé. Parce qu'ActuSF. Et parce que THOMAS DAAAAAAAAAAY (hem, au pied la fangirl, au pied) :

Parce que Roland C. Wagner, quoi. Et il est dans la liste du challenge de lecture du blog, oublions pas ça ! Mais surtout, parce que Roland... il me l'avait conseillé lui-même de vive voix et que j'avais depuis envie de le lire.

Parce que la couverture est trop trop trop belle. Et parce qu'un blog dont j'ai perdu la trace en a tellement bien parlé que je veux le lire, et découvrir moi aussi ce qui se cache derrière Les yeux d'Elsa, une nouvelle dont tout le monde parle avec des trémolos dans la voix :

Parce que c'était offert pour deux achats chez ActuSF (et ça l'est toujours, même sur le site, sachez-le !!), et parce que Laurent Gidon le vaut bien :




Et enfin, parce que j'ai pu le faire dédicacer par les deux auteurs. Et parce que belle couverture rouge. Et parce que j'avais envie de le lire sans même savoir de quoi ça parlait :

Voilà, voilà... ma PAL francophone a belle mine, du coup, comparé au mois dernier où je n'avais plus rien à lire ! On va se calmer un peu côté achats, surtout que les précommandes des Chroniques de Siwès seront bientôt envoyées... de quoi tenir un mois ou deux, en alternant avec d'autres lectures non francophones ! ^_^

C'est lundi, que lisez-vous ? #11

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je compte lire cette semaine :

J'avance lentement mais sûrement dans ma lecture du recueil d'Ambre Dubois : je lis un texte de temps en temps, entre deux romans, ou deux chapitres d'un livre de traductologie pour la fac... ça fait du bien et c'est vachement raffraichissant !
Pour la fac mais aussi pour le plaisir, je vais lire mon premier roman de Natsume Sôseki. C'est loin d'être son plus fameux mais celui-ci a quelque chose qui m’interpelle, qui m'appelle, et je fais généralement confiance à ce genre d'instinct de lecture. Il ne m'a que rarement trompée jusque là, donc... :o)

Et vous, qu'est-ce que vous lisez de beau ? ^^

samedi 20 octobre 2012

[Maëlig Duval] L'Après-dieux

Titre : L'Après-dieux
Auteur : Maëlig Duval
Editeur : Griffe d'Encre
Nombre de pages : 134

Albert Vaclau est fonctionnaire au bureau de la Reconstruction.
Il évalue de 1 à 5 les dégâts de la guerre civile dans les villages à reconstruire.
Il classe les organisations non gouvernementales de 1 à 9, selon leur niveau de sédition.
Mais quand il rencontre Eva et son fils, il doit se rendre à l’évidence : aucune échelle de valeurs ne peut s’appliquer à eux.

Vous aimerez :
- l'ambiance douce-amère
- la grande humanité des personnages
- la magie discrètement à l’œuvre
- la délicatesse du style

Vous n'y trouverez pas :
- une cosmogonie très développée
- une quelconque morale
 
Mon avis ?
Une novella bien difficile à commenter, tant son déroulement m'a paru clair et sa fin m'a rendue perplexe... pas dans le sens où la fin était incompréhensible, mais plutôt parce que celle-ci donne à réfléchir et laisse tellement de portes ouvertes qu'on reste ébahi face à la multiplicité des possibilités d'avenir pour les personnages. Personnages qui, par ailleurs, sont très humains, finement décrits, finement explorés : ils se définissent par leurs vices et leurs faiblesses avant de se montrer capables et héroïques. Ils sont attachants, tous à leur manière, et on ne reste pas indifférent à leur sort en dépit de la brièveté du récit. On alterne entre le point de vue d'Albert, le fonctionnaire, et d'Irène, son amante. Le duo de leur voix s'entremêle avec douceur et mélancolie, tissant une fresque littéraire et quasi divine vraiment élégante, naturelle... humaine !

Ce qui m'a manqué, dans cette novella, c'est un souffle épique : on lit avec avidité, certes, mais c'est la soif de réponses qui nous pousse en avant. Il m'a manqué un poil de dynamisme pour être tout à fait emportée par les pages. L'épique est néanmoins présent, mais c'est à travers l'héroïsme ordinaire de personnages ordinaires, si j'ose dire. Il n'y a qu'à la toute fin que leur coté extraordinaire se révèle vraiment, leur héroïcité véritable (au delà de leurs pouvoirs et capacités, de leur nature), et j'ai beaucoup apprecié cela même si ça m'a paru un peu tardif.

Une novella qui laisse perplexe, donc, ce qui n'est pas un mal puisqu'elle pose une question importante - a-t-on vraiment besoin de dieux pour vivre ? - et ne donne pas vraiment de réponse, ce qui est une bonne chose aussi...

Un récit qui laisse durablement son empreinte, en tout cas : déjà trois jours que je l'ai lu, et j'y pense toujours...

4/5

vendredi 19 octobre 2012

[Bastien Lecouffe Deharme] Retrocity

Titre : Mémories of retrocity : le journal de William Drum

Auteur : Bastien Lecouffe Deharme
Editeur : Editions du Riez
Nombre de pages : 123

À la veille de l’hiver 2004, William Drum, ex-inspecteur de la police criminelle de Chicago, est exilé par ses supérieurs à Retrocity.
Cité déchue, fermée sur elle-même, que l’on tente de faire disparaitre des consciences depuis plus d’un demi-siècle.
À l’aide d’une machine à écrire trouvée dans son appartement, William se lance dans la rédaction de son journal de bord, et s’enfonce dans la ville.
Une ville hors du temps, que les citoyens ont depuis longtemps désertée.
Une ville où la mécanique remplace les organes humains.
Une ville malade et rongée par un étrange virus.
Une ville de laquelle on ne revient pas.


Vous aimerez :
- le support : roman graphique format BD : waouh !
- le modernisme sauce 50's
- les belles images
- les mutations de la narration écrite
 
Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue policière
- une histoire compliquée
- une atmosphère agréable

Mon avis ?
Commençons par l'objet en lui-même : il est juste magnifique. De format A4, la couverture est mate pour ce qui est du noir et brillante pour ce qui est de l'image. Derrière, le sigle de l'entreprise Hover, qui dirige Retrocity, est en relief. Un vrai objet d'art en plus d'un excellent contenu. Le livre est plus épais que les BD, avec ses 123 pages et son papier brillant, très doux, pas trop lourd. Le travail éditorial a vraiment été trèèèès soigné, c'est un ouvrage que je suis fière d'afficher dans ma bibliothèque ! *-*


Que dire, sinon, qui ne vous gâche pas le plaisir de la découverte mais vous donne assez envie pour y plonger ? Hmmm... C'est un livre à lire d'une traite, d'un souffle, pour "savourer" la sensation d'étouffement et d'enfermement qu'il procure, pour vivre pleinement la dégénérescence progressive du personnage, de la ville, de l'espoir...
J'ai donc plongé corps et âme, d'un coup, en retenant mon souffle. Première surprise, la 4e de couverture m'a induite en erreur : j'étais persuadée d'avoir affaire à une enquête tout ce qu'il y avait de presque normal... au final, j'étais partie pour une plongée dans l'étrange, l'absurde, et le merveilleux - peu présent pour ce dernier, existant néanmoins...


Ce qui frappe dans Retrocity, c'est la beauté dépravée des gens, des choses : ils sont tous monstrueux parce qu'ils ont été beaux, par le passé, parce qu'ils ont été sains, par le passé, et que quelque chose leur est arrivé. Quelque chose qui a fait fusionner certains habitants avec des objets : le Retroprocessus. Pourquoi ? Comment ? Vous verrez. Je dirai seulement qu'il s'agit là d'une métaphore filée subtile et bien exploitée de la société de consommation, de l'influence de la consommation sur nos êtres. Superbe concept, effrayant, et aussi terriblement beau... destructeur et constructeur à la fois.


Les images sont superbes, c'est ce qui frappe en premier. La qualité de l'écriture, elle, est aussi au rendez-vous : assez orale, aux accents désespérés, elle vous prend aux tripes et ne vous lâche plus. Et l'écriture mute... se transforme. Vous verrez, c'est un bel exercice de style effectué par l'auteur ;)
Les échos entre les entrées de journal et leur illustrations sont formidables, bien gérés. On tourne les pages encore et encore jusqu'à un final inéluctable, un suspens un peu éventé dès la moitié de l'ouvrage, mais au fond, peu importe : on est portés jusqu'à cette fin, cette destinée, à laquelle on veut assister en toute connaissance de cause.

Bon, vous l'aurez compris, Retrocity, c'est un roman graphique dont il est difficile de parler. Il faut le lire pour le comprendre pleinement. Retrocity, avant d'être un roman graphique à lire et à regarder, c'est un concept à expérimenter. Alors tentez l'expérience ! ;-) Pour les curieux, un superbe teaser au format vidéo est disponible sur le site de l'éditeur.

4,5/5

lundi 15 octobre 2012

C'est lundi, que lisez-vous ? #10

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je compte lire cette semaine :


Quel joli dégradé de bleu dans les couvertures, n'est-ce pas ? ^^
 
Après les 600 pages et plus du Murakami, j'ai plutôt envie de lire des textes courts... alors à moi nouvelles, novella et roman graphique ! Je suis à peu près au tiers du recueil d'Ambre Dubois. La qualité des nouvelles est pour l'instant variable mais globalement bonne. Toutefois, son écriture ne m'emporte pas autant que pour son roman Le manoir des immortels. Peut-être parce que le personnage principal, qui apparaît sur la couverture, reste assez éloigné du lecteur, imperméable à toute introspection, même d'une ligne. En tout cas, l'écriture est belle et les ambiances très soignées ! *__*
Je pense que je vais entamer Memories of Retrocity en parallèle des nouvelles, que je vais continuer de lire en "picorant", une par-ci, une par-là... j'aime bien faire ça pour les recueils et les anthologies, savourer texte après texte !

Et vous, que lisez-vous de beau alors ? ^^

samedi 13 octobre 2012

Dans ma boîte aux lettres #2

Bonjour à tous !
En ce beau samedi ensoleillé (si ce n'est ps le cas chez vous, vous n'avez qu'à demander, je vous envoie quelques rayons de soleil ;-)), il y a de bonnes lectures en prévision ! Bon, je "mens" un peu dans le sens où j'ai reçu ce livre il y a quasiment une semaine, mais faire deux posts de BAL presque en même temps aurait été dénué de sens, non ? :-)
Qu'ai-je donc reçu de beau ? Ah ah, ne faisons pas durer davantage le suspens. Tadaaaa :


J'ai gagné ce livre dans le cadre du concours organisé conjointement par Griffe d'Encre, l'éditeur, et le blog Un monde de nouvelles. Un grand merci à tous les deux ! Je me serai procuré la novella dans tous les cas, mais ça fait super plaisir de pouvoir la lire aussi vite, surtout que je l'attendais de marque-page ferme celle-là. J'ai déjà une belle collection de novellas "griffées" à la maison, toutes appréciées, pas toutes chroniquées (pas encore) mais vous pouvez facilement trouver un coup de cœur griffé sur le blog.

La couverture est vraiment superbe, j'adore le petit marque-page, il va beaucoup me servir. Merci aux éditions GdE et au blog Un monde de nouvelles pour ce beau colis !
En bonus pour vos seuls yeux, voilà à quoi ressemble la mascotte de GdE dans ce roman. Je la trouve trop chou (et j'adore constater ses métamorphoses à chaque titre !) :


Du coup, de "ouiiiin, j'ai plus rien à lire pour le blog", je me retrouve en mode "bon, par quoi je commence ?", mais c'est ça qui est bon, non ? ;-)

mercredi 10 octobre 2012

[Thomas Day] L'instinct de l'équarrisseur

Titre : L'instinct de l'équarrisseur : vie et mort de Sherlock Holmes
Auteur : Thomas Day
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 432

Sherlock Holmes existe bel et bien ! Simplement il se trouve avec le professeur Watson sur une Terre parallèle ayant jadis reçu la visite des Worsh, des extraterrestres désormais parfaitement intégrés à la communauté humaine, qui bénéficie de leur technologie avancée ; et notre Conan Doyle, capable de se rendre sur cette autre Terre grâce à une invention de Watson, se contente dans notre monde de raconter les vraies aventures du célèbre détective - très édulcorées, cela va sans dire. Car Holmes, l'«Assassin de la Reine», n'a pas grand-chose à envier aux monstres qu'il pourchasse...Le fabuleux trio, au fil de ses aventures, va devoir affronter pas moins de deux Jack l'Éventreur, et combatre l'infâme professeur Moriarty, ennemi juré de Sherlock Holmes, qui va tout faire pour découvrir la clé de l'immortalité - un secret qui se dissimulerait dans un bien mystérieux Instinct de l'équarrisseur...

Vous aimerez :
- croiser Conan Doyle, Oscar Wilde, Jack London et bien d'autres dans le même livre !
- "Watson reloaded"
- le côté feuilletonnesque très appuyé
- les Worshs <3
- les belles descriptions d'ambiance

Vous n'y trouverez pas :
- beaucoup de sentiments
- du steampunk "classique"
- un Sherlock sympathique
- un monde sans violence...

Mon avis ?
Ceci est mon deuxième Thomas Day, et pas le dernier. Cette fois, au lieu de plonger dans le Japon médiéval, me voilà partie dans un roman feuilleton steampunk, à la fois grave et déjanté, très bien documenté, et tellement fourni de références diverses et variées que j'ai dû en louper pas mal. Mais quel voyage, mes amis, que ce livre ! Un vrai roman d'aventure à l'ancienne, avec des chapitres très courts (10 pages maximum, et encore, c'est rare !), un rythme soutenu, un style plein de gouaille et d'élégance mélangées, et des dialogues succulents avec des répliques qui font toujours mouche.

Du feuilletonnesque, donc, mais aussi du steampunk. Attendez-vous d'ailleurs à plus de "'punk", pour la violence et la plongée dans l'étrange, que de "steam" pour les machines étranges. Il y en a certes, mais elles parsèment le récit de jolies trouvailles, elles ne constituent pas un élément majeur de l'univers (même si c'est discutable, je l'avoue, mais c'est là mon avis à moi sur le background du roman ;-)).

On est quand même dans le steampunk, à fond, et pour cause : un des ressorts du genre est de faire se croiser plein de personnages célèbres, réels et imaginaires, et c'est bien le cas ici. Mon cœur de fangirl était déjà super heureuse de suivre Conan Doyle aux côtés de son célèbre détective, mais alors quand Oscar Wilde s'est invité (avec son opération d'infiltration ratée dans Whitechappel, puis son déguisement en prostituée pour attirer l'éventreur... à mourir de rire !!), j'ai frôlé l'apoplexie. Mon bonheur a atteint son paroxysme lorsque, dans la deuxième partie du roman (il y en a trois au total), Jack London apparaît. Hiiiiiiiiii <3 (hem, pardon, je me contrôle... hiii *glups*) Sombre, torturé, humain, à l'image de l'homme qu'il y a pu avoir derrière l'auteur, tel que je l'imagine.
J'adore Jack London, je le révère, c'est un de mes maîtres d'écriture, un des auteurs les plus merveilleux qui soit dans mon harem de lectrice (hein, quoi ? On appelle ça une bibliothèque ? o_O), et son personnage ici ne m'a absolument pas déçue. Il était là, l'auteur plein d'humanité, qui a écrit Le vagabond des étoiles ou bien Les mutinés de l'Elseneur... si vous n'avez pas lu ces livres et que vous souhaitez retrouver confiance en l'humanité, lisez-les (surtout le premier). Ils sont merveilleux.
Bref, je m'égare... donc, le steampunk... ah, oui ! Autre chose d'intéressant à propos des personnages : le duo Watson/Sherlock. Je place Watson en tête de file de manière conscience : non content d'être le personnage qui dirige le duo, c'est aussi le mieux revisité des deux à mon sens. A sa première apparition dans le roman, Thomas Day décrit un homme énorme, bedonnant, les cheveux gris, avec deux colts à la ceinture, entouré d'une étrange lueur verdâtre car il se téléporte dans l'appartement de Conan Doyle depuis son monde à lui, où Sherlock existe... imaginez ma réaction à ce Watson à des lieux du canon, mais pourtant très très crédible dans son rôle. Et très attachant. Une vraie réussite de ce roman, qui devrait peut-être s'appeler "Vie et survie de Watson", tant Sherlock semble éloigné du lecteur. Ledit éloignement n'est pas gênant en soi, de toute manière Sherlock est un être "à part" dans tous les sens du terme, mais on assiste en fait à l'histoire de Sherlock via Watson. C'est lui qui fait le lien entre Conan Doyle et Sherlock. Un peu comme, dans les "vrais" romans et nouvelles de Conan Doyle, c'est au final Watson qui fait le lien entre Sherlock et le lecteur :o)

Bref, voilà, un excellent roman qui ne manque qu'un peu d'émotion pour passer en coup de cœur. Une lecture qui m'aura marquée, ça, c'est certain.
J'ai adoré, en tout cas. Je pense que c'est le genre de roman qu'on aime ou qu'on déteste, sans juste milieu... pour ma part, je le recommande chaudement ! Merci à ma meilleure amie d'avoir insisté pour que le le lise. Voilà, c'est fait ! ;-)

4,5/5

lundi 8 octobre 2012

C'est lundi, que lisez-vous ? #9

Pas beaucoup de chroniques ces derniers jours, et j'en suis désolée. Promis, vu que ce que je viens de lire, je vous en prépare au moins une de belle pour cette semaine (voire deux si je trouve le temps de plonger dans de plus anciennes lectures en souffrance de chronique) ;-)

Ce que j'ai lu la semaine dernière :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je compte lire cette semaine :

Le Murakami est assez long (600 pages), je pense donc que les nouvelles d'Ambre Dubois seront parfaites à intercaler entre deux chapitres. J'aime bien, de temps en temps, lire deux livres aux genres, aux atmosphères et aux formats (ici, roman VS nouvelles) complètement différents. Surtout quand un des deux est aussi conséquent que Kafka sur le rivage. ^^
Autre lecture de la semaine, pour la fac : un essai sur la modernité en littérature, et les holocaustes contemporains. Tout un programme ! 250 pages à résumer en 12 pages word (devoir noté, youhou), ça va pas être de la tarte, mais bon... ça promet d'être intéressant au moins :)

Et vous, que lisez-vous de beau (ou pas ^^) cette semaine ?
Bises !

dimanche 7 octobre 2012

Dans ma boîte aux lettres... #1

Reprenant le principe des articles "In my mailbox", mais sans le côté régulier, je vais faire un petit point de temps en temps sur ce que j'ai reçu etc. J'aime bien ces petits articles sur les autres blogs de chroniques, alors je vais en faire autant ici !

Cette semaine, qu'ai-je reçu, donc ? Mis à part un livre pour la fac (introuvable en dessous de 160€ et que j'ai finalement réussi à chopper à 65 frais de port inclus, GG ! \o/), j'ai reçu la première partie de ma commande aux éditions du Riez. Hyper rapide (j'avais passé commande mercredi soir et j'ai tout reçu hier), très bien emballé, et plein de petits bonus comme d'habitude. L'éditeur glisse plein de flyers à l'intérieur, taille A5 et cartes postales. Très joli :



Mais bref, dans ce colis, il y avait donc...


Eh oui, petit craquage de porte-monnaie, mais que je ne regretterai sûrement pas  vu la qualité élevée de mes précédentes lectures aux éditions du Riez. Et puis l'un de ces livres est au programme du challenge de lecture 100%VF, saurez-vous deviner lequel ? ;-)

Autre petit craquage du weekend, en librairie cette fois, et à petit prix aussi, le tome deux des aventures d'une certaine héroïne de bit-lit célèbre pour son panel d'insultes plus vaste que celui d'un paysan du 10e siècle, j'ai nommé...


Voili voilou. J'ai fait le plein pour un certain temps (un mois ? un mois et demi ?... *soupir*). J'ai hâte de recevoir mon exemplaire des Chroniques de Siwès aussi (toujours en précommande chez le Riez, foncez !!).

Et vous, qu'avez-vous acheté/reçu dernièrement ? Dites-moi tout ^____^

lundi 1 octobre 2012

Prochains achats

Ma PAL de lectures francophones a tellement diminué ces derniers temps que... je n'ai plus de réserves bientôt ! Un bon prétexte pour acheter de nouveaux livres. Bon, certes, le mois dernier, j'ai fait quelques petits écarts avec l'opération Bragelonne à 0,99€ l'ebook. J'ai notamment acheté :
* Gaïa, de Tannick Monget
* Ta-shima, tome 1, d'Adriana Larusso
Souci : je ne possède pas (encore !) de liseuse. Ces livres sont donc bel et bien dans ma PAL mais, pour quelques semaines encore, inaccessibles... je vais donc passer commande chez un petit éditeur ce mois-ci, et mon choix s'est arrêté sur les éditions du Riez ! Ils ont un catalogue que j'aime beaucoup, d'ailleurs plusieurs de leurs parutions font partie du challenge de lecture de SFFF100%VF. Je vais m'en procurer un dans le cadre du challenge, un qui est en souscription, et un parce que la plume de l'auteur m'a conquise récemment... les voici, dans l'ordre exact :

Yannick Diaz, journaliste dissident, vient de perdre sa place au Républicain suite à l’écriture d’un essai sur les médias qui n’épargne personne. Depuis son malaise en direct sur le plateau d’un débat télévisé, d’étranges images se bousculent dans sa tête : l’épidémie de grippe qui s’étend en Amérique latine, le visage bouffi du ministre de l’Intérieur et le nom d’un laboratoire… LAMIPROH. D’où viennent ces souvenirs qui ne sont pas les siens ?
À peine évoque-t-il ses visions que son confident est assassiné. Accusé du meurtre, la police aux trousses, il doit trouver les preuves de son innocence. Mais il y a plus en jeu que son seul avenir. Peut-être celui de l’humanité tout entière…

Après Un Autre, Christophe Nicolas nous démontre une nouvelle fois sa grande maîtrise du suspense avec ce thriller frénétique.


Dans notre monde, elle est une étudiante parmi tant d’autres. Dans le monde d’Ès qu’elle visite nuit après nuit, elle est un esprit guerrier. Elle y affronte une armée, des sorciers et des dragons, par amour pour Tadjal, un tigre fabuleux qui l’aide à comprendre sa véritable nature.
Elle s’est attachée à lui, aux humains qu’il protège, à la cité d’Ispare que l’empire s’apprête à assiéger. Pour les sauver, elle doit changer le cours de la guerre et empêcher les dragons-défunts de ravager les cités libres. Quitte à se perdre si le lien entre son corps et son esprit se rompt.
 
Siwès est la guerrière fantôme, et l’empire du Lluhan tremblera à l’annonce de son nom.



Qui est réellement Lord Nermeryl ? Le diable, comme le laisse sous-entendre la rumeur ? Ou un jeune dandy un peu trop excentrique dont le passe-temps morbide est d’enquêter sur des affaires surnaturelles ?
Au fil des énigmes, en compagnie de sa fidèle compagne, la Corneille, le jeune homme goûte la saveur des âmes des êtres humains, découvrant les travers de l’humanité et y apportant sa propre justice… d’une manière bien singulière...





De la SF, de la fantasy, et du fantastique... qui a dit que je ne variais pas ? ;-)
Petit teaser : l'un de ces trois auteurs sera l'invité d'une prochaine interview. Saurez-vous deviner qui ? Surprise ! Réponse d'ici peu...

C'est lundi, que lisez-vous ? #8

Ce que j'ai lu la semaine passée :

Ce que je suis en train de lire :

Ce que je compte lire cette semaine :

La semaine dernière, j'avais prévu de lire une anthologie Oxymore autour des fées, mais l'envie de féérie m'a passé. Donc me voilà plongée dans un Sherlock Holmes sauce dark, et j'aime ça ! Rien que la version de Watson selon Day, et le début avec Conan Doyle en héros... je sens que je vais vite le dévorer. Et depuis le temps que ma meilleure amie attend que je le commence, je l'entends de là pousser un "OUF, ENFIN !" de soulagement. x)
Ensuite, si ma semaine ne file pas à toute vitesse, je pense continuer sur ma lancée kafkaïenne, mais pas pour la fac cette fois : j'avais bien aimé le tome 1 de 1Q84 de Murakami, et mon copain m'a prêté celui-ci, alors... je me lance !
En parrallèle, je suis toujours le nez plongé dans mes essais sur la traductologie et autres précis de sociologie de la lecture pour la fac... passionnant mais hyper long.