dimanche 30 septembre 2012

[Lia Vilorë] Vampires d'une nuit de printemps

Titre : Vampires d'une nuit de printemps
Auteur : Lia Vilorë
Editeur : Petit Caveau
Nombre de pages : 248

Cher journal,
Désormais, mon nom est Fáil, Lía Fáil, et je suis un vampire.
Sans déconner ?
Punaise de pouvoir idiot, et tu réponds à l’écrit en prime !
Ben, depuis le temps, je sais que tu ne sais pas t’empêcher d’écrire tes tracas alors…
Ouais… pas faux…
Alors, vas-y, raconte…
En décembre dernier, je suis devenue un vrai vampire du genre « Kit complet sans les petits inconvénients ». Avec le sexy garde-du-corps écossais en prime.
Tu vas en faire des envieuses ! 
Ouais… surtout qu’à l’heure qu’il est, c’est le seul à ne pas vouloir ma tête pour un crime que je n’ai pas commis !
Qui est ? 
Toute ma nouvelle famille m’accuse d’avoir assassiné notre Maître, celui qui m’a créée. Mais je te jure : j’ai rien fait !
Ça me rappelle quelque chose…
M’en parle pas !

Vous aimerez :
- la système des Convents vampiriques
- l'humour
- le pouvoir de Lia
- le côté Cluedo de l'enquête

Vous n'y trouverez pas :
- un style très soigné
- un cadre approfondi
- des personnages développés

Mon avis ?

A vrai dire, mon avis est mitigé... en lisant, j'étais incapable de me dire si j'aimais ou non ce roman. Il est bourré de qualités indéniables, mais la sauce ne prenait pas avec moi. Elle a fini par prendre sur les dernières pages (ce qui est un peu dommage, il faut l'avouer), et je vais vous expliquer pourquoi.

En fait, c'est à cause de l'humour. Il est très présent, surtout au début. Si il fait souvent mouche, qu'on rigole et qu'on s'étonne, il a aussi ce gros défaut de désamorcer toute tension, tout effet de suspens, et surtout de tenir l'émotion à distance. Or, l'émotion, pour moi, c'est ce qui m'aide à m'identifier aux personnages et à m'intéresser à eux. Du coup, ici, pendant les trois premiers quarts du roman où l'humour est omniprésent, je n'ai pas su m'attacher aux personnages, encore moins à Lia pour laquelle l'autodérision est un mode de vie. Ça aurait pu marcher si celle-ci avait eu une tendance plus approfondie à l'introspection, mais là, on reste clairement en surface. On sait juste qu'elle a été déçue côté sentiments par le passé, profondément trahie, mais ce sont des faits. L'auteur nous le dit, elle ne le raconte pas, et du coup je suis passée totalement à côté du personnage... Pourtant, c'est la principale, et j'avais tout pour m'y identifier objectivement : étudiante, qui fait des références cinématographiques et littéraires tout le temps, fan de plein d'expressions que j'utilise aussi... bref, ça aurait pu, mais non ! Vraiment dommage...

Les personnages secondes ne sont pas du tout développés non plus, mis à part le "sexy garde du corps écossais" qui, s'il fait un peu plat au début, se révèle tout à fait intéressant sur la fin quand on découvre son secret. Ah, ce chapitre, il a sauvé le roman tout entier et m'a donné envie de continuer à suivre les personnages ! Parce que dans ce chapitre, l'auteur révèle et raconte. L'humour est très léger, il intervient de manière pertinente, et l'émotion est tellement palpable qu'on a juste envie de serrer Amael entre nos bras de lectrices en lui disant que tout ira bien.

Sinon, mis à part l'humour qui empêche l'émotion, il y a aussi le décor, la ville, bref, l'ambiance des lieux. Tout est censé se passer à L. A., mais l'histoire pourrait se dérouler dans mon village de Provence qu'elle n'en serait pas différente... la ville des anges fait très carton-pâte. Et pour des personnages censés se parler en anglais, ils font mention du vouvoiement et du tutoiement, j'ai trouvé ça maladroit quand lesdits personnages sont censés parlés dans une langue pour qui le "vous" et le "tu" se réunissent sous un seul "you"...

Mais il y a des côtés positifs, quand même ! Déjà, les pouvoirs vampiriques liés à la personnalité de leur hôte. Lia, qui est une solitaire qui crève d'envie d'être bien entourée, par exemple, fait parler les objets ! Mention spéciales aux champignons d'humidité de la vieille salle de bain du motel qui chantent le générique de Mario Bross x) Oh, et assister à l'interrogatoire d'un porte-monnaie made in France par une pipe en bois écossaise, c'est juste tip top ! Le côté Cluedo est parfaitement assumé, et ça, ça marche du tonnerre.

Parlons-en, de l'enquête : simple mais efficace, elle sème le doute dans l'esprit du lecteur. Mon instinct m'avait soufflé la bonne identité d'un des coupables directement, mais l'auteur a su me perdre dans des fausses pistes par la suite... je me suis faite mener par le bout du nez du début à la fin. ^^

Ensuite, autre super bonne idée : l'organisation des vampires en différents Convents. Chaque Convent accueille un nombre précis de vampires : 13, ni plus ni moins, chacun avec un rôle et une attribution différente. Et un nom fixe. Qui que vous fussiez par votre passé humain, une fois vampire, vous prenez le nom du rôle qui vous est attribué. Lia Fail est donc à la fois le nom de la vampire et de son rôle. Ici, son nom est irlandais et a une signification particulière, liée à son rôle... j'en dis pas plus, mais si vous lisez ce roman, vous verrez, c'est un des aspects les plus réussis et les mieux gérés !

En gros, ce roman est bourré de bonnes idées : les Convents, la mythologie, le côté Cluedo. Mais il souffre d'un gros défaut de forme, notamment à cause de l'humour et du paratexte explicatif trop présent, qui empêche la plongée du lecteur dans l'histoire et le tient toujours à distance. Outre cela, côté forme, le style est parfois maladroit. Le récit souffre également d'un manque de profondeur, tant au niveau des personnages que des décors qui font assez plats.

Mais je ne regrette pas mon achat, et la fin plutôt prometteuse m'a donné envie de suivre les aventures du Convent  Orfhlaith...

2,5/5

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