vendredi 28 septembre 2012

[Céline Landressie] Rose morte 1

Titre : Rose morte, tome 1 – La floraison
Auteur : Céline Landressie
Editeur : L'homme sans nom
Nombre de pages : 488

France, fin du XVIe siècle. C’est dans ce pays en proie à de terribles dissensions religieuses que se réfugient les Greer, fuyant l’Angleterre élisabéthaine.
Eileen, seule enfant du comte, est une jeune femme vive et de caractère. Mais son âge avance, et son père la met au pied du mur : elle doit se marier.
Et c’est en faisant tout pour éviter cette terrible obligation à l’aide de sa fidèle amie Charlotte que Rose fera connaissance d'Artus de Janlys.
Le séduisant et mystérieux comte l’entraînera dans un univers dont elle ne soupçonnait pas l’existence, où les crimes terribles qui secouent Paris trouveront une explication apparemment inconcevable, mais bel et bien réelle...


Vous aimerez :
- Lady Rose, l'héroïne
- le côté roman historique
- la période historique choisie
- les costumes <3
- la plongée très progressive dans le fantastique

Vous n'y trouverez pas :
- beaucoup de combats
- de gros monstres poilus
- un fantastique très appuyé

Mon avis ?

L'histoire se déroule entre Rouen, où habite Lady Rose et sa famille, Paris, où les bals ont lieu, et la propriété d'Artus de Janlys, le mystérieux comte... le prologue seul fait exception : nous assistons à la fuite de Lord et Lady Greer, fervents catholiques qui fuient l'Angleterre devenue protestante. Le propre frère de Lord Greer manque faire arrêter celui-ci, mais le couple Greer et leur héritière encore au berceau échappent in extremis à la capture. Le premier chapitre a lieu des années plus tard, à Rouen, où leur fille Eileen, dite Lady Rose, refuse de se marier. 28 ans, presque vieille fille, elle a dit non à tous ses prétendants au grand damn de son père qui voit, par le mariage, un moyen de récupérer le domaine des Greer en Angleterre, alors aux mains de son félon de frère cadet  (qui est donc l'oncle de Lady Rose, vous suivez ? ^^)
Bref, dès les premières pages, l'auteur nous expose avec délicatesse, précision et subtilité tout le contexte historique de son récit, ainsi que le passif des personnages, qui sont de vrais acteurs de cette Histoire réelle en marche. L'imbrication histoire fictive/Histoire réelle est hyper bien dosée, c'est un régal !

L'auteur s'est énormément documentée, et cela se sent : détails des habits, rôles de certains objets dans les maisons, descriptions poussées... mais rien de lourd ou de maladroit, elle distille ces informations dans un texte riche, de par son style très maîtrisé, et par ses situations, très variées.

Le style, parlons-en ! WAOUH ! On sent que l'auteur est familière des romans historiques (de qualité, cela va de soi ^^), elle maîtrise parfaitement la syntaxe et le vocabulaire adéquat, sans pour autant exclure son lecteur de ces tournures anciennes. Résultat : une plongée en douceur dans un style ancien, volontiers désuet, mais jamais vieillot ou incompréhensible. Chapeau bas, l'artiste !

Quant à la variété des situations, même si l'on a trèèèès peu de scènes d'action à proprement parler, on ne peut pas dire qu'on s'ennuie : Lady Rose qui espionne les secrets de son Lord de père, des scènes de vie nous montrant à quel point la France est en ébullition entre Huguenots et autres factions (religieuses comme politiques), bals mondains, agressions discrètes, menaces... un vrai jeu de pistes qui nous amène directement à mon point suivant : le soin et le talent déployés pour dissimuler la vérité au sujet d'un certain personnage (et je ne parle pas ici d'Artus, sur lequel je vais revenir juste après). Alors là, je ne l'avais pas du tout vu venir, chapeau bas, l'artiste ! Bis !

Artus, donc, le mystérieux comte qui débarque dans la vie des Greer du jour au lendemain au détour d'un bal mondain, le love interest de notre Lady Rose qui, jusque là, était très réticente au mariage... une heureuse rencontre ? Pas nécessairement. Comme on dit, l'amour construit autant qu'il détruit, et ici les deux points sont prouvés à plusieurs reprises. Surtout la destruction, vous l'aurez compris. Pas mentalement, car Rose ne se consume pas littéralement de passion, mais disons que cet amour va provoquer, dans sa vie, quelques changements et déconvenues plutôt... inattendus ! Car Artus n'est pas tout à fait humain. A ce sujet, je n'en dirai pas davantage. ^^

Sauf que... justement, disons-en un poil plus sur cette découverte de la nature secrète d'Artus : au moment où elle a lieu, le souffle s'épuise un peu, et il y a une petite centaine de pages, aux 2/3 du roman, qui sont un cran inférieures en qualité au reste. En fait, c'est parce que, à ce moment, Rose est peu à peu dénuée de sa combativité originelle, je trouve qu'elle perd en saveur du même coup, et... c'est dommage. Ce changement de personnalité est principalement du à Artus et son comportement, que je trouve trop dominateur. S'il n'avait pas fait ce qu'il a fait à Rose (vous comprendrez en lisant ;-)), j'aurais continué de l'adorer, mais là, il m'a surtout énervé à vouloir imposer sa destinée à Lady Rose !!!

C'est mon seul petit regret, cet instant de flottement ; la seule chose qui ne fait pas de ce superbe récit un coup de cœur absolu. Mais bon, je crois que vous l'aurez compris : c'est un roman à ne pas manquer pour les fans d'histoire et de fantastique. Surtout que la période choisie est tellement peu exploré en SFFF, rien que pour ça, ça vaut le coup de s'y plonger.

Vivement le tome 2 ! Céline Landressie, dont c'est le premier roman, est une auteur à découvrir ; je peux d'ores et déjà vous dire qu'elle a de l'avenir dans l'écriture...

4,5/5


En plus, la couverture est super belle. Normal, c'est Magali Villeneuve aux pinceaux ! *_*

2 commentaires:

  1. Tu donnes envie, même si cette époque n'est pas ma préférée. ,-)

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    1. Pareil, je pensais que l'époque serait un souci car je ne l'apprécie pas particulièrement, mais ici, c'est une réussite !

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