jeudi 29 mars 2012

[Nadia Coste] Fedeylins 3/4

Titre : Sous la surface - Fedeylins tome 3
Auteur : Nadia Coste
Éditeur : Gründ (romans)
Nombre de pages : 357
Dès 12 ans.

Malgré sa réhabilitation au village fedeylin, Cahyl ne trouve pas sa place. Épaulé par Sperare, l'étrange anophèle avec qui Cahyl s'entend de mieux en mieux, le jeune fedeylin apprend à vivre sans son empathie, mais des questions le rongent : Pourquoi les Pères ont-il déclaré son destin accompli ? Pourquoi sa mère a-t-elle disparu ? Décidéà obtenir des réponses, Cahyl doit maintenant se confronter aux Pères Fondateurs pour démêler les mensonges de la vérité. Il va devoir fouiller le passé de son peuple, se mettre en danger au fond de la mare, retrouver le pouvoir de son empathie et accepter une fois de plus de tout remettre en question.

Vous aimerez :
- les en-têtes de chapitres
- Cahyl qui découvre les sentiments amoureux
- les araignées d'eau
- la poésie simple mais belle qui se dégage de l'écriture

Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue complexe
- un récit sombre
- beaucoup d'action

Mon avis ?
Plus je progresse dans cette série, plus j'ai envie d'en lire, mais contrairement à la dernière fois, je n'ai pas le tome suivant sous la main : il sort à la rentrée littéraire prochaine. C'est trop loin...
Dans ce tome 3, on assiste à une montée du mystère et de la tension. Cahyl a mystérieusement perdu son don d'empathie, qui lui permettait de lire dans les pensées des autres, d'éprouver leurs sentiments, de les comprendre, et même de communiquer avec des espèces dénuées de parole... dans sa quête pour retrouver son empathie perdue, il se trouvera aussi une nouvelle raison de vivre : sauver l'un des pères fondateurs. Son propre père, qui se meurt. Cette nouvelle l'ébranlera d'autant plus que sa mère, qu'il connaissait, a quitté le village et a mystérieusement disparu.

Et, dans une société ou la notion de sexualité est absente, Cahyl va aussi se découvrir amoureux d'une compagne fedeylin, Naï. L'émergence de ce sentiment, inconnu pour le jeune homme, est quelque chose d'extraordinaire. C'est abordé avec beaucoup de subtilité et de pudeur par l'auteur, qui d'ailleurs aborde l'amour sous toutes ses formes : l'amitié, l'amour filial, l'amour qu'on peut éprouver pour ses parents, et... "l'amour ardent", ainsi que le décrit Cahyl.

On apprend également beaucoup de choses sur les Fedeylins, des choses qui étaient restées cachées, ou qui avaient été déformées pour devenir des mythes, des choses dangereuses pour la tranquillité de ce peuple... des choses que Cahyl doit à tout prix savoir pour entreprendre le grand voyage que son père lui a demandé d'accomplir. Pour cela, il doit absolument retrouver son empathie.

Ce tome 3 est donc le récit de Cahyl, perdu, qui sent son monde s'effriter de découverte en découverte. Le récit de sa nouvelle remise en question. Un récit passionnant de bout en bout. Certaines de nos questions ont trouvé des réponses, mais de nouvelles interrogations jaillissent. En toile de fond, le questionnement sur le bonheur en tant que dictature est toujours posé, et nous amène à reconsidérer certains aspects de notre vie, de la pensée, des choses qu'on pense acquise. Jusqu'où est-on prêt à aller pour le bonheur des nôtres ? Jusqu'à leur mentir ? Les Pères fondateurs, eux, ont fait ce choix... mais est-ce le bon ? Cahyl en doute de plus en plus, même s'il n'a pas totalement perdu confiance en eux.

Une série qu'on a envie de suivre jusqu'au bout, ce que je vais faire ! Je suis juste un peu déçue que le prochain tome soit aussi le dernier... ^^;;

Merci à Bookenstock qui, grâce à son partenariat avec les éditions Gründ, m'a permis de lire ce tome en avant-première.
Et merci aux éditions Gründ d'avoir accepté ce partenariat !

mardi 27 mars 2012

[Nadia Coste] Fedeylins 2/4

Titre : Aux bords du mal - Fedeylins tome 2
Auteur : Nadia Coste
Éditeur : Gründ (romans)
Nombre de pages : 391
Dès 12 ans.

Cahyl le fedeylin et Glark le gorderive décident de fuir ensemble leurs sociétés respectives. Ils tournent le dos au Monde, s'enfoncent dans la forêt avec l'espoir de donner un sens à leur vie. Mais la liberté a un prix : les ennemis sont légion, les dangers nombreux, les drames quotidiens. Leur errance s'annonce périlleuse et, lorsqu'ils découvrent l'existence d'un complot risquant de briser l'équilibre fragile qui règne entre leurs deux peuples, leur incertitude grandit. Fuir sans se retourner ? Revenir en arrière ? Peut-être est-il déjà trop tard...
"Peut-on se perdre quand on n'a nulle part où aller ?"

Vous aimerez :
- la découverte de la forêt à travers les yeux d'êtres minuscules
- l'évolution de Cahyl et de Glark, ensemble, mais aussi dans des directions différentes
- Sperare... le seul et unique moustique attachant de l'univers ! ^^
- le style poétique qui se renforce à mesure que Cahyl grandit

Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue complexe
- un récit sombre

Mon avis ?
Tout comme pour le tome 1, j'ai passé un excellent moment de lecture : entre la découverte de la forêt et les remises en question de Cahyl qui grandit, ainsi que les mystères des peuples fedeylins et les intrigues politiques du peuple gorderive... impossible de s'ennuyer ! Le lecteur redécouvre le monde des fedeylins sous un nouvel oeil, fait la rencontre d’araignées au caractère surprenant, et d'un anophèle extrêmement attachant.
Car, assurémment, Sperare est mon coup de coeur de ce deuxième tome. J'avoue avoir trouvé les cinquante premières pages un peu trop lentes à mon goût, malgré les péripéties, et à partir de l'arrivée du petit anophèle aux manières si policées, aux attitudes si différentes des Fedeylins et des Gorderives, j'ai été happée par le récit. Sperare est vraiment un personnage à part, à part des Fedeylins, des Gorderives, mais qui leur est lié aussi. Un personnage comme on en découvre rarement et qui marque un parcours de lecteur.

L'histoire, quant à elle, suit son cours sans trop de surprise... on se doute de ce qui se trame, contrairement à nos héros, et, à vrai dire, la conclusion de la série n'a pas trop d'importance : on s'attache tellement à eux que ce n'est pas le but qui importe, mais bien la quête.

L'ambiance de ce deuxième tome est porteuse d'espoir malgré les dangers qui rôdent dans la forêt... et aussi au village Fedeylin. Car Cahyl devra faire un choix : partir vivre sa vie d'exilé, ou bien revenir pour sauver les siens.

De quoi ? De qui ? Pourquoi ?
Je n'en dis pas plus ! ;)

Le cliffhanger final m'a énormément surprise : heureusement que la parution du tome 3 était proche !

lundi 26 mars 2012

[Nadia Coste] Fedeylins 1/4

Titre : Les rives du monde - Fedeylins tome 1

Auteur : Nadia Coste
Éditeur : Gründ (romans)
Nombre de pages : 417
Dès 12 ans.

Comme tous les fedeylins, petits êtres ailés vivant au bord d'une mare qui constitue leur monde, Cahyl éclot sur un nénuphar. Comme tous les fedeylins, il doit braver la noyade et de dangereux poissons avant d'atteindre le rivage. Comme tous les survivants de cette première épreuve, Cahyl se présente devant les Pères Fondateurs, avide de connaître la caste choisie pour lui et l'avenir tout tracé qui l'attend. Mais Cahyl est différent : il lui manque la marque qui le lierait à son destin. Son existence même fait trembler les bases de sa société et cela, tout le monde n'est pas prêt à l'accepter.
"Être fedeylin, c'est accepter." Cahyl voudra-t-il ?


Vous aimerez :
- la bonne humeur dégagée par le texte
- la découverte progressive de la société fedeylin, de ses mythes, ses coutumes...
- le côté contemplatif de l'écriture
- la réflexion philosophique en toile de fond, sur l'amitié plus forte que la différence, mais aussi sur le bonheur en tant que dictature...
- la transformation d'une "simple" mare en un monde fantasy à part entière

Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue complexe
- d'action à proprement parler
- un texte ennuyeux (il s'en passe, des choses, tout de même !)

Mon avis ?
J'ai beaucoup aimé, vraiment, en dépit du fait que le jeune héros, Cahyl, était justement trop jeune à mon goût : j'ai eu du mal à m'y attacher... mais c'est venu dans les tomes suivants ! En fait, la force (et la faiblesse) de ce premier tome se situe justement dans l'âge de son héros : on commence vraiment de zéro, de sa bulle. On assiste à sa naissance de l'intérieur. D'ailleurs je garde un vif souvenir de ces premières pages. Les sensations sont nombreuses, incroyablement bien décrites, on s'y croirait. On sent la chaleur du soleil qui nous nourrit, la présence rassurante des Pères qui veillent sur le nénuphar de ponte, et puis on vit avec Cahyl sa plongée dans la mare, ses premiers moments de panique, puis sa nage éperdue vers le rivage pour ne pas se faire dévorer par les poissons qui rôdent, et vivre, vivre !

La société fedeylin est extrêmement bien rendue, les paysages traversés sont envoûtants, les mystères simples mais intriguant... c'est fou ce qu'il peut se passer de choses dans une simple mare, ce microcosme est passionnant de bout en bout !

J'ai beaucoup aimé. Mais genre : beaucoup beaucoup beaucoup. Il me manque un tout petit quelque chose pour en faire un coup de cœur.
En tout cas, c'est une lecture jeunesse qui change de l'ordinaire. Si vous êtes à la recherche d'un roman de fantasy intelligent pour votre enfant (ou pour vous ^^), dans un cadre qui fait réfléchir, proche de nous, mais qui est aussi dépaysant qu'une planète à l'autre bout de l'univers... vous savez ce qu'il vous reste à faire. ;)

A mettre entre toutes les mains (petites et grandes) !

jeudi 22 mars 2012

Commentaires

Bonjour à tous !
On m'a signalé quelques problèmes pour poster des commentaires sur le blog. J'ai modifié les paramètres et, logiquement, vous ne devriez plus avoir de problème. Si c'est encore le cas, n'hésitez pas à me le dire, soit sur mon Facebook privé, soit sur Twitter, soit sur la page du blog sur Facebook. ^^

mercredi 21 mars 2012

[Collectif] Les héritiers d'Homère

Titre : Les Héritiers d'Homère
Auteurs : collectif
Editeur : Argemmios éditions
Nombre de pages : 362

La mythologie grecque, ses dieux et ses héros nous sont souvent familiers, eux qui hantent même notre vocabulaire : nous sommes narcissiques, érotiques, nous avons parfois la beauté d'Apollon, la ruse d'Ulysse, nous tombons dans les bras de Morphée... Jusqu'à nos ordinateurs que tentent d'infiltrer des chevaux de Troie !
Qualifiés de classiques, les mythes grecs n'ont cessé d'inspirer les modernes. Aujourd'hui, ce sont 18 plumes francophones qui ont interrogé les Muses afin de vous offrir la quintessence de leurs rêves.
Fantasy, fantastique, et même un peu de science-fiction... Les genres de l'Imaginaire se sont vêtus pour vous des couleurs de l'Olympe. Véritables aèdes du XXIème siècle, nos auteurs se sont fait tragiques, satiriques ou lyriques. Leurs récits vous entraîneront depuis les temps de l'Âge d'Or jusqu'aux étoiles de demain.
Un premier "Périple Mythologique" dirigé et présenté par Nathalie Dau (anthologiste de L'Esprit des Bardes) et Jean Millemann (Pouvoirs Critiques).

Vous aimerez :
- la mythologie grecque
- le détournement de mythes
- les anthologies très cohérentes dans l'organisation des textes
- la tragédie grecque

Vous n'y trouverez pas :
- de texte joyeux (au sens de "pas triste", parce que quelques textes sont drôles même si tristes ! ^^)
- une interprétation traditionnelle des mythes

Mon avis ?
J'ai lu, dévoré même, et j'ai beaucoup aimé, avec un coup de cœur pour une des nouvelles, qui est La mort d'Héraclès. Ah, ce fou rire !  Tant et si bien que j'en ai fait la lecture à deux amies entre deux cours à la fac, et elles ont adoré aussi.
J'ai beaucoup aimé la volonté que chaque auteur a eu de surprendre son lecteur. Et pour être surpris, on l'est. ^^
Pas grand chose à dire sur cette anthologie : pas un coup de cœur, mais quand même de bons moments de lecture. On voyage, de mythe en mythe, d'une ambiance à une autre. Les styles sont variés, toujours ciselés, fins. Chaque texte est un bijou serti dans un très bel ouvrage.
Chacun y trouvera son compte ! A lire sans modération. :)

En plus, il y a un précis mythologique, court mais dense, à la fin de l'anthologie. Il aide à comprendre les textes tournant autour des mythes que l'on connaît le moins (car il y en a...).

A noter, la nouvelle d'Anthony Boulanger a obtenu le prix Merlin 2010 pour sa nouvelle La Descente aux enfers d'Orphée et Eurydice, une réécriture rock'n'roll de ce mythe tant de fois revisité, mais qui a ici un goût d'inédit !


4/5

samedi 17 mars 2012

[Nadia Coste] Fedeylins

Fidèle lectrice du blog Bookenstock, j'ai sauté sur l'occasion lorsqu'un partenariat a été proposé pour le tome 3 des Fedeylins écrit par Nadia Coste... et j'ai eu la chance d'être sélectionnée ! C'est pourquoi, aujourd'hui, j'ai trouvé ceci dans ma boîte à lettres :


Mon premier service presse pour ce blog ! ^^
Il est beau dedans aussi :
Et j'ai hâte de le lire !
Si vous ne connaissez pas encore cette série, je vous conseille vivement de lire les deux tomes déjà parus :



 C'est du jeunesse, et c'est du bon ! Je publierai les fiches concernant les deux premiers tomes cette semaine... et celle du trois dès que je l'aurai lu. ;)

vendredi 16 mars 2012

[Collectif] Anthologie "Chants de totems"

Entendez-vous cette litanie qui semble venue d'ailleurs ? Ce sont les Chants de Totems rapportés par les éditions Argemmios ! Un ouvrage au sommaire très alléchant, et une souscription avec un petit cadeau très sympathique, qui change des habituelles cartes postales et autres marque pages (même si on les aime bien aussi) : un attrape-rêve. En plus de vous faire rêver à travers ce nouveau périple mythologique, les éditions Argemmios vous fournissent de quoi chasser les cauchemars...

Chants de Totems
Dirigée par Nathalie Dau et Hélène Pedot, avec les auteurs Marie Barthelet, Armand Cabasson, Jean-Michel Calvez, Nicolas Cluzeau, Sophie Dabat, Marie-Catherine Daniel, Franck Ferric, Jacques Fuentealba, Carole Grangier, Denis Labbé, Aurore Perrault, Pierre-Alexandre Sicart, et Vanessa Terral. 
384 pages

20€ + frais de port
Attrapeur de rêves offert.

Quatrième de couverture :
Pour ce second Périple Mythologique, 13 auteurs ont chaussé leurs mocassins et sont partis sur les traces des légendes amérindiennes.
Enquête dans les terres apaches, manifestations surnaturelles chez les Hopis, mystères polaires des Inuits, mémoire des Sioux encore hantés par la Ghost Dance et Little Big Horn…
L’oiseau-tonnerre traverse le ciel. Sous ses ailes déployées chantent les ultimes totems.
Alors approche, ami lecteur. Viens en paix, prends place, et que le souffle du Grand Esprit, bienveillant ancêtre sous sa coiffe enrichie de ces treize plumes, bénisse ta lecture.

En souscription jusqu'au 20 avril 2012 sur le site des éditions Argemmios.

jeudi 15 mars 2012

Prochains achats...

Dans deux mois environ (état des finances oblige, je dois attendre), je compte m'acheter plein de livres chez des petits, moyens et grands éditeurs. Des livres d'auteurs francophones, bien entendu ! Je me suis dit que ce serait sympa de vous faire partager ma wishlist qui, si tout va bien, sera bientôt en ma possession, dans ma pile à lire...

Aux éditions du Petit Caveau :



Aux éditions Mille Saisons :

Aux éditions Rebelle :
Aux éditions du Chat Noir :

Aux éditions Ad Astra :


Beaucoup de vampirique, un soupçon de fantasy, quelques brins de science-fiction... en espérant pouvoir varier encore davantage les plaisirs après cela !
Dire que je dois attendre deux mois avant de pouvoir me les procurer... dur dur d'être un lecteur ! ^^

mercredi 14 mars 2012

[Jean-Philippe Jaworski] Gagner la guerre

Titre : Gagner la guerre
Auteur : Jean-Philippe Jaworski
Éditeur : Folio SF (poche) et Les moutons électriques (broché)
Nombre de pages : 980

« Gagner une guerre, c'est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c'est plutôt mon rayon... » 
Gagner la guerre est le premier roman de Jean-Philippe Jaworski. On y retrouve avec plaisir l’écriture inimitable de l’auteur des nouvelles de Janua vera et don Benvenuto, personnage aussi truculent que détestable.

Vous aimerez :
- le style à la fois truculent et ampoulé
- la ville de Ciudala, personnage à elle seule
- l'ambiance italienne et, même, méditerranéenne
- les intrigues politiques
- le personnage narrateur complètement pourri

Vous n'y trouverez pas :
- d'intrigue amoureuse
- de bons sentiments
- de la magie
- de la pudeur : il y a beaucoup de violence et rien n'est épargné au lecteur

Mon avis ?
J'ai adoré ! Du style aux rebondissements, des manipulations aux révélations... impeccable !
Des manipulations à tous les niveaux, par ailleurs, car même si Don Benvenuto est le personnage narrateur et qu'il n'épargne rien au lecteur de ses troubles gastriques à bord d'un bateau, il nous cache parfois certains détails de l'intrigue. Car oui, le personnage écrit ses mémoires, il est son propre biographe. Mettre par écrit ses souvenirs est d'ailleurs un moyen, pour l'assassin espion, de faire un magistral pied de nez à l'autorité en place qui, apparemment, d'après ce que l'on comprend au début, lui en a fait voir des vertes et des pas mûres. Au fil des pages, alors que le Don Benvenuto fait monter son suspens et sait surprendre son lecteur, on découvre les raisons de sa grogne contre Ciudala qu'il avait pourtant si bien servie, et qu'il aimait tant.
Précisions sur Ciudala, et l'univers dépeint autour : c'est bien un monde imaginaire qui est décrit ici, mais il n'est pas sans similitudes avec l'Italie de l'art Renaissance et des duels à la pointe de l'épée !
Les descriptions sont superbes, évocatrices et fortes en images. Je retiens particulièrement le récit de l'une de ses évasions catastrophe, sautant du haut d'une tour jusque sur les toits de Ciudala : surprenant, drôle, épique, haletant... mais ces adjectifs pourraient s'appliquer au roman tout entier.
Don Benvenuto devient un peu prévisible au bout de 700 pages, mais on lui pardonne aisément. C'est quelqu'un de très peu recommandable (assassin, violeur, et brigand, à la morale plus que douteuse), mais l'auteur parvient à faire de lui presque un ami du lecteur...ou tout du moins celui-ci devient-il une oreille attentive aux malheurs de Don Benvenuto.
En plus, c'est un premier roman, et il a reçu le prix Imaginales 2009 (entre autres) !

5/5

lundi 12 mars 2012

[Isa Guso] Présumé coupable

Titre : Présumé coupable
Auteur : Isabelle Guso
Éditeur : Griffe d’Encre
Nombre de pages : 91 

Autour de mes démons, une armure de papier.
Mon Peter Pan dans ma tombe, ma forteresse.
Mentir puisqu’il le faut.
Lutter seul.
Et tenir bon.







Vous aimerez :
- l'éclairage inédit sur un sujet très dérangeant
- la quête de rédemption du personnage
- le voyage au sein d'un Japon moderne et ambigu

Vous n'y trouverez pas :
- un fantastique pur et dur
- d'ambiance légère

Mon avis ?
C'est l'histoire d'un homme, en quête de rédemption pour un crime qu'il n'a pas commis, et qu'il ne commettra pas, mais... Difficile d'en dire davantage sans vous dévoiler le sujet exact de cette novella.
Au début de ma lecture, j'étais sceptique : je me méfie toujours des livres se passant dans un Japon moderne mais qui ont été écrits par un gaijin (à savoir, nous, les occidentaux). Au final, le cadre importe peu, même si vu le sujet traité, le Japon est un terrain particulièrement bien choisi.

C'est un de ces livres qui changent la vie et les perspectives, parce qu'on n'avait jamais envisagé le sujet - pour ne pas dire le problème -  sous cet angle-là. Ce texte fait cogiter mais, encore mieux, il ouvre l'esprit en grand.
C'est un magnifique plaidoyer d'humanité. Un appel à la tolérance concernant un sujet que beaucoup jugeraient inacceptable. Si vous voulez savoir lequel, il faudra lire le roman...

Merci Isa.
5/5

samedi 10 mars 2012

[Jeanne A. Debats] La ballade de Trash

Titre : La ballade de Trash
Auteur : Jeanne-A. Debats
Éditeur : Syros, collection Soon
Nombre de pages : 293

En ce début de XXIIème siècle, les bouleversements climatiques et les crises économiques ont ravagé villes et campagnes et jeté des milliers de personnes dans l’extrême pauvreté et la violence. Des bandes errent dans ce monde exsangue et se partagent de pauvres territoires tandis que les riches se sont réfugiés dans Paris, coupé du reste du monde par une gigantesque bulle de protection. A l’intérieur et à l’extérieur de Paris, le NaDa4, maladie mortelle qui prive les malades de tout sentiment, fait des ravages et donne lieu à toutes sortes de trafics de médicaments.
C’est dans cette société post-apocalyptique que vivent les Tramps, une bande d’enfants et d’adolescents, dirigée par Trash, jeune fille de dix-huit ans, et son second Junk, véritable colosse qui donnerait sa vie pour elle. Dans les ruines de l’extérieur, Trash a aménagé un repaire secret pour les enfants perdus de sa bande, qui vit de récupération et de recyclage. Contrairement aux nombreux gangs qui sévissent dans ce monde, celui de Trash n’est ni violent, ni sexiste, et l’autorité ne repose pas sur la peur ou la contrainte. Pour l’heure la question qui agite les Tramps est de savoir si la bande se rendra à la réunion convoquée par Markus, le chef des gangs parisiens, au Parc Montsouris, afin de discuter d’une trêve. Les avis sont partagés mais Trash décide d’y emmener les siens. Cela implique un voyage très périlleux dans les sous-sols parisiens, dans ce qui reste de l’ancien métro, car le danger rôde partout : bandes cannibales, police, traîtres, pollens … En chemin, les Tramp rencontre Seize, une jeune fille étrange, capable de deviner l’avenir proche, qui pressent un danger au bout du chemin. Mais Trash avance malgré tout, malgré la maladie qui la ronge car elle a aussi des comptes à régler avec son passé, lorsqu’elle vivait dans la bulle …


Vous aimerez :
- le scénario sans pause
- l'espoir distillé à petite dose dans un monde de noirceur
- l'espoir mis dans l'Humain avec un grand "H"
- le côté "cours des miracles" du refuge créé par Trash
- la lutte (même désespérée) contre la barbarie

Vous n'y trouverez pas :
- des personnages ultra-développés
- de temps mort

Mon avis ?
J'ai beaucoup aimé, mais j'ai eu énormément de mal à entrer dans l'univers au début, principalement parce que je n'accrochais pas aux personnages, ce qui découlait d'un style à mon goût trop distancié.
Et puis... la magie a opéré ! Passé la page 70, j'ai dévoré le bouquin d'un seul coup. L'univers est noir, les personnages sont sombres, dévorés par leurs envies, leurs désirs, mais aussi leurs espoirs.
Le scénario est prévisible mais on va jusqu'au bout quand même. J'ai eu les larmes aux yeux à la fin, juste avant le prologue, et j'ai trouvé les relations entre les personnages vraiment très bien gérées : elles sont naturelles, et c'est peut-être pour cela qu'elles sont si prévisibles : aucun personnage ne surjoue. Ils ont chacun un rôle précis dans les Tramps mais leur caractère les rends réels, alors qu'ils auraient très bien pu faire carton pâte sous une autre plume.
Pas un coup de cœur à cause du petit côté prévisible, mais presque. Je regrette même qu'il n'y ai pas une suite, j'en aurai bien dévoré 200 ou 300 pages de plus !

4,5/5

vendredi 9 mars 2012

[Jacques Fuentealba] Tout feu tout flamme

Titre : Tout feu tout flamme
Auteur : Jacques Fuentealba
Éditeur : Editions Outworld
Nombre de pages : 64

"Le pyromane regarda cette nouvelle église partir en fumée. Il ne savait pas s'il avait le feu sacré, mais en tout cas, il y avait là un sacré feu."






Vous aimerez :
- l'humour
- les jeux de mots
- les multiples variations autour du thème
- la multiplicité des styles
- l'inventivité de l'auteur
- le micro format : le livre tient dans le creux de la main

Vous n'y trouverez pas :
- d'histoire suivie
- de SFFF pure et dure (il s'agit plus d'une ambiance un peu fantaisiste qu'autre chose)

Mon avis ?
Il s'agit là d'un OVNI littéraire : un recueil de micro-nouvelles, qui font trois, quatre phrases, rarement plus. Lu en une petite demi-heure, il m'a offert un très agréable moment de lecture. Sourire au détour d'un bon mot, voir un monde naître et mourir en trois phrases, se figurer un personnage flamboyant en quelques mots, être surpris par la chute d'une nouvelle qui pourtant ne contient que quelques phrases... la variété des styles et des sujets empêche de s'ennuyer, et chaque micro-nouvelle lue ressemble à une pépite. C'est addictif, on lit le recueil en une seule fois.
On le relit avec plaisir et, même, plus tard, on s'amuse à ressortir certaines phrases auprès de ses amis... testé et approuvé. ;)

A savoir, à moins de croiser Jacques Fuentealba en salon, vous ne pouvez vous procurer le livre que sur http://www.unebd.com/ 

4,5/5

[Page] "J'aime" sur Facebook !

Pour ceux d'entre vous qui utilisent Facebook, sachez que le blog a désormais sa petite page, qui servira surtout à annoncer les nouvelles critiques, et à publiposter les annonces de concours, etc.
Pour les facebookiens, c'est par là !

Merci à tous pour votre soutien. De nombreuses prochaines chroniques sont à prévoir !

mercredi 7 mars 2012

[Syven] Au sortir de l'ombre...

Titre : Au sortir de l'ombre
Auteur : Syven
Éditeur : Éditions du Riez
Nombre de pages : 450

Londres, 1889. La guilde d'Ae protège les aethrynes depuis des siècles pour qu'elles se consacrent à leur tâche : garder piégés dans leur ombre de sinistres monstres avides de massacre, les gothans. Lorsque la secte des némésis s'attaque à ces prêtresses, l'organisation est ébranlée par la traîtrise de plusieurs agents d'importance. Les traqueurs William, Christopher et Heinrich, qui sont chargés de la protection de lady Eileen pour une nuit, n'imaginent pas les enjeux de la chasse dont ils feront bientôt l'objet. Mais dans l'ombre d'Eileen, attentif, « Il » sait ce qui est sur le point de se jouer.


Vous aimerez :
- les grooooos monstres
- l'action
- les romans sans chapitrage
- l'Angleterre victorienne
- les comics
- frissonner la nuit en lisant

Vous n'y trouverez pas :
- des personnages développés
- de l'introspection
- de l'amour

Mon avis ?
J'ai eu du mal à entrer dans l'univers, les 100 premières pages et puis... et puis j'ai été emportée. Je n'ai plus lâché le livre. ^^
J'ai adoré le suspens, les personnages (qui prennent de l'ampleur dès la seconde moitié, c'est notamment pour ça qu'au début j'ai eu du mal : je les trouvais un peu lisse), les décors, la course-poursuite, les batailles...
Autre point positif : le style. Impeccable. Exemplaire. D'une fluidité imparable, mais pourtant présent, avec de très jolies images. Au passage, je suis admirative du nombre de métaphores utilisées pour décrire les levers de soleil... et les couchers, annonciateurs de danger, car le gothan n'est jamais loin. Pour preuve, cette citation tirée du livre : "Mentez à vos enfants. Dites-leurs que les monstres ne se cachent pas dans l'ombre..."

A vous procurer d'urgence si vous souhaitez passer une nuit blanche à bouquiner, ou tout simplement vous offrir un bon moment de lecture bien bien sombre et trépidant. ;)

En plus, le livre faisait partie des finalistes du prix Bob Morane, ce qui n'est pas du tout démérité !

4/5

[Gaëlle K. Kempeneers] Le chant de la Malombre T1

Les éditions Voy'[el] ont deux souscriptions en ce moment, et je viens de pré-commander le livre suivant... il m'a fait de l'oeil dès l'évocation du titre, alors je n'ai pas résisté ! ^^

Le chant de la Malombre, tome 1
Gaëlle K. Kempeneers
Fantasy
420 pages
20€ + 4€ de participation aux frais de port
 Exemplaires dédicacés proposés aux souscripteurs

Quatrième de couverture :
Un jour, la terre est tombée malade et les dragons sont devenus fous. Pendant quelques Jours Sanglants, ils ont ravagé les royaumes des hommes avant de se réfugier dans la Morteterre, ce nouveau territoire qui ne cesse de s’étendre comme une gangrène. Depuis, les peuples de la Viveterre vivent sous une épée de Damoclès permanente, reculant sans cesse face à l’avancée de la magie des terres noires : la Malombre. Une nouvelle caste de chevaliers a été créée dans la douleur, le sang et la folie. Les Tueurs de Dragons qui luttent pied à pied, jour après jour, contre l’avancée inexorable de la Morteterre. Une lutte qui semble perdue d’avance…

A noter : le roman sera illustré de cinq illustrations N&B.
En souscription jusqu'à la mi-Avril sur le site des éditions Voy'[el].

lundi 5 mars 2012

[Paul Beorn] La pucelle de Diable-Vert 2/2

Titre : Le hussard amoureux, La pucelle de Diable-Vert, T2
Auteur :  Paul Beorn
Editeur :  Mnémos
Nombre de pages : 246

Pour retrouver son baba enlevé par la Sylve renégate, Jéhanne est prête à tout : affronter la mort, son passé tragique, l'opprobre et même le ridicule s'il le faut. Au cœur d'un royaume qui sombre dans la guerre et la Grande Ruine, elle tente vaillamment de résister et d'offrir un peu d'espérance à ceux qui acceptent de l'écouter. Il y a l'aide d'Abel de Royale-Terre et celle de la voix mystérieuse qui la soutient lorsque tout semble perdu, mais sauver baba ne suffira peut-être pas ; les Hommes-pourris envahissent le monde de leur puant désespoir, et la race des humains risque de disparaître à jamais.


Vous aimerez :
- l'ambiance de conte
- l'histoire d'amour à taille humaine
- les méchantes sorcières

Vous n'y trouverez pas :
- de gentilles sorcières (oh que non...)
- de grandes batailles épiques à chaque chapitre
- un roman dénué de deus ex machina

Mon avis ?
Ce roman a le parfum des grandes épopées, mais ses personnages restent à taille humaine.
Le tome 2 continue droit sur la lancée du 1 : on reprend pile là où on a laissé Jéhanne, la pucelle, et Abel, la perle. Heureusement que j'avais ce tome 2 sous la main au moment de finir le tome 1, sans cela, j'aurais commis un librairicide...
J'ai dévoré les pages, sans regarder l'heure ni prendre le temps de m'arrêter entre deux chapitres. J'ai parfois grincé des dents, à cause de certains retournements de situations trop soudain (les fameux deus ex machina), mais, au final, l'atmosphère de conte participe à justifier ces fameuses surprises scénaristiques. Cela reste dans la logique du conte, où l'espoir est permis même quand tout semble perdu : une force extérieure sera toujours là pour nous sauver.
Et le style... ce style ! Je ne sais pas si c'est parce que je m'en étais complètement imprégnée en lisant le tome 1, ou si l'auteur a gagné en maîtrise d'un tome à l'autre, mais alors c'était... beau, puissant, poignant. De ce point de vue, La pucelle de Diable-Vert constitue un ovni littéraire !
C'est une très très belle conclusion à ce récit vraiment poignant. Je regrette simplement la rapidité de la fin. Au lieu d'un épilogue, j'aurais aimé un long et lent chapitre de conclusion. Il me reste, sur les lèvres, un goût de "trop peu"...
Mais, au final, c'est plutôt positif quant à mon avis sur le roman. ^^

4/5

Lien vers la critique du T1.

[Paul Beorn] La pucelle de Diable-Vert 1/2

Titre : La perle et l'enfant - La pucelle de Diable-vert, T1
Auteur :  Paul Beorn
Editeur :  Mnémos
Nombre de pages : 235

Jéhanne est une Rouge, un soldat du Bailli, et ses origines plutôt modestes lui valent de s'appuyer sur un solide bon sens. C'est peut-être ce même bon sens qui la rend si peu sensible à la magie, alors que celle-ci semble envahir le Royaume. Tout le monde veut aller à Diable-Vert, cette cité pauvre des confins destinée il y a peu à un oubli complet.
Lorsqu'on lui demande d'aller enquêter sur la nature du mystérieux phénomène, Jehanne se retrouve plongée au cœur d'une situation qui la dépasse. Dans un monde en guerre où les hommes semblent devenus fous, elle n'a pour garder les pieds sur terre que sa morale simple, une perle aussi bavarde qu'impertinente à son oreille et un bébé dans les langes qui attire d'étranges convoitises.


Vous aimerez :
- le style ciselé, sans être lourd
- la magie sans feu d'artifice... mais plein d'artifices
- les personnages attachants
- les personnages qui restent humains malgré leur statut de héros
- une fantasy dans un univers si crédible qu'il frôle le réalisme

Vous n'y trouverez pas :
- une fantasy dénuée de deus ex machina
- une réécriture du mythe de Jeanne d'Arc

Mon avis ?
Je trouve la 4e de couverture mal écrite. Une fois qu'on a lu le roman, on se rend compte qu'elle résume le contenu du roman mais de manière trop vague.
C'est un roman qui ne s'oublie pas. Le style est sublime, entre tournures anciennes et syntaxe moderne ; l'univers très bien décrit, surtout la ville de Diable-vert ; le mystère est là à chaque page... Ce qui m'a plu, surtout, ce sont les personnages.
Le personnage principal, Jéhanne, est très attachante. Elle devient carrément extraordinaire d'humanité vers la fin de ce premier tome. Et Abel, la perle, son compagnon (oui, vous avez bien lu ;)) : je le trouvais insupportable, jusqu'au chapitre où il dévoile le pourquoi du comment il a été transformé en perle. La compassion m'a envahie comme une vague (le fou rire aussi, j'avoue ^^), et après cela je n'ai pas cessé de l'apprécier davantage page après page.

Un roman qui se dévore ! J'ose à peine en dire plus car il faut le lire pour le croire. :)

4/5

Lien vers la critique du tome 2.

dimanche 4 mars 2012

[Lia Vilorë] Vampires d'une nuit de printemps

Sur ce blog, des critiques, mais aussi des annonces, quand un roman est en prévente chez un petit éditeur. Les préventes (ou souscriptions) sont très importantes dans la petite édition : elles permettent de récolter de l'argent en prévision des investissements à venir pour réaliser l'impression du roman que vous commandez. C'est donc une ceinture de sécurité pour eux, et un super moyen d'obtenir des bonus pour nous, comme des marque-pages, des dédicaces, des frais de port réduits, etc.

On inaugure la section avec un roman de fantastique vampirique aux éditions du Petit Caveau, pour lesquelles j'ai beaucoup d'affection et dont la qualité des publications n'est plus à prouver.

Vampires d'une nuit de printemps
Lia Vilorë
Bit-lit
17€90 +1€50 de participation aux frais de port
Marque page dédicacé par l'auteur offert aux souscripteurs

Quatrième de couverture :
Cher journal,
Désormais, mon nom est Fáil, Lía Fáil, et je suis un vampire.
Sans déconner ?
Punaise de pouvoir idiot, et tu réponds à l’écrit en prime !
Ben, depuis le temps, je sais que tu ne sais pas t’empêcher d’écrire tes tracas alors…
Ouais… pas faux…
Alors, vas-y, raconte…
En décembre dernier, je suis devenue un vrai vampire du genre « Kit complet sans les petits inconvénients ». Avec le sexy garde-du-corps écossais en prime.
Tu vas en faire des envieuses ! 
Ouais… surtout qu’à l’heure qu’il est, c’est le seul à ne pas vouloir ma tête pour un crime que je n’ai pas commis !
Qui est ? 
Toute ma nouvelle famille m’accuse d’avoir assassiné notre Maître, celui qui m’a créée. Mais je te jure : j’ai rien fait !
Ça me rappelle quelque chose…
M’en parle pas !

Bourré de références cinématographiques, de traits d’humour et de rebondissements, l’auteur nous propose de suivre les pas de son héroïne, Lia Fáil, dans une enquête qui lui permet de vivre maintes péripéties. un récit moderne et original, teinté d’humour pour le moins mordant !

En souscription jusqu'au 15 mai 2012 sur le site des éditions du Petit Caveau.

samedi 3 mars 2012

[Collectif] Les robots sont-ils vraiment nos amis ?

Titre : Les robots sont-ils vraiment nos amis ?
Auteurs : Antoine Lencou, Anne Goudour, Anne Rossi, Patrice Verry, Lydie Blaizot, Lilian Bézard, Gulzar Joby, Christian Fontan, Nicolas Gramain, Jennifer Flajolet-Toubas
Editeur : Voy'[el]
Nombre de pages : 284

Dix auteurs s’interrogent sur le rôle des robots dans notre futur : seront-ils nos amis ou représenteront-ils une véritable menace ? Les textes déclinent ce thème majeur de la Science-fiction sur des registres aussi bien drôles qu’inquiétants. Chaque nouvelle est illustrée par Céline Simoni, qui réalise aussi la couverture. Il s’accompagne par ailleurs d’un livret pédagogique disponible  prochainement en ligne sur le site de l’éditeur au format pdf.
Cette anthologie a reçu le soutien du Conseil Régional de Picardie.


Vous aimerez :
- le tour d'horizon de la robotique
- la variété de genres : de l'anticipation à l'uchronie
- les illustrations intérieures en N&B
- les encadrés informatifs à la fin de chaque nouvelle
- le petit prix : 12€ seulement !

Vous n'y trouverez pas :
- une réponse claire à la question posée dans le titre

Mon avis ?
L'anthologie "robots" est courte mais opère un tour d'horizon complet de la robotique : une nouvelle aborde les robots ordinateurs, une autre les I. A., une autre les androïdes, une autre encore les robots soldats, puis les robots de compagnie... on passe agréablement d'une nouvelle à une autre, et pas une fois le thème ne se répète, comme c'est parfois le cas dans les anthologies qui, à force de vouloir faire le tour complet de leur sujet, finissent par se répéter et, pire, s'épuiser avant la fin.
L'antho "robots" ne commet pas cette erreur. Les textes sont bien choisis, bien agencés et, sans aller tous dans la même direction, ne se contredisent pas non plus.
Une réussite du point de vue éditorial, donc ! Et un coup de cœur dévoré en une journée pour ma part...

Passons au cœur des choses : les textes. Je les ai tous appréciés, à des degrés divers, mais je dois dire que quelques uns sont sortis du lot à mes yeux. Si je ne devais en citer que trois, ce seraient...

Paranoïa aiguë, de Lydie Blaizot (dont j'avais déjà parlé ici), commence par le discours d'un député européen, qui fait état de la place des robots dans la société : on y apprend que les robots sont au service des hommes, et que pour éviter tout incident, leurs capacités ont été limitées. Dont celle de la parole : ils peuvent nous comprendre, mais c'est à peine si eux-mêmes peuvent aligner deux mots. La nouvelle, ensuite, a pour personnage principal un robot ménager qui, témoin d'une félonie, tente à tout prix de prévenir les humains de la catastrophe à venir. Y arrivera-t-il ? Je vous laisse le découvrir. En tout cas, la nouvelle nous indique que trop de contrôle peut amener à la perte de contrôle.
Substitution, de Patrice Verry, nous fait le récit d'un cours d'histoire robotique, agrémenté des réflexions de son professeur. On y apprend que les robots ont, peu à peu, pris la place des hommes dans certains métiers, parfois même à leur insu. Le titre est annonciateur d'une chute pourtant très surprenante, que je n'ai pas du tout vu venir. Chapeau l'artiste !
Celui qui ne savait pas dessiner les androïdes, enfin, de Jennifer Flajolet-Toubas, clôt l'anthologie avec brio, dans un monde sombre où le nu humain a été interdit, remplacé par le nu robotique, sous prétexte que les robots ne sont vecteurs d'aucune vulgarité quand bien même nous ressemblent-ils trait pour trait ! Le ton est mélancolique, à l'image de l'artiste dont nous suivons l'évolution, mais également très sombre, à l'image du monde qui est décrit ici.

A noter : nombre de textes prennent pour référence les lois de la robotique, d'Isaac Asimov. Un incontournable, forcément, qui fait figure de modèle dans la robotique de la science-fiction d'aujourd'hui.
Le léger moins, qui me fait mettre un 4,5/5 au lieu d'un 5, c'est que les illustrations de Céline Simoni sont placées avant les nouvelles, et nous dévoilent parfois un peu trop de la nouvelle à suivre, ce qui désamorce le suspens...

En plus, une classe de lycée a participé à la sélection des textes et l'élaboration de l'anthologie. Pour ceux d'entre vous qui seraient professeurs, un supplément contenant toutes les ressources pédagogiques est disponible sur le site de l'éditeur !
Un extrait est disponible gratuitement sur le site de l'anthologiste.

4,5/5

[Lydie Blaizot] La maison de Londres

Titre : La Maison de Londres (volume unique)
Auteur : Lydie Blaizot
Editeur : Les éditions du Petit Caveau
Nombre de pages : 356

Londres, 1895.
Ruppert Haversham, Arthur Ruterford et Hubert Michel, trois vampires aux caractères aussi différents que marqués, tentent de vivre normalement malgré la malédiction dont ils s'estiment victimes. Affiliés à la puissante Maison de Londres, ils se retrouvent chargés de l'éducation d'un nouveau collègue, Donald Crump.
Malheureusement, ce dernier se révèle être une véritable calamité qui va mettre en péril l'organisation dont il est censé faire partie. Par sa faute, la guerre avec la Maison de Cardiff prend des proportions alarmantes et ses camarades sont contraints de rattraper ses bêtises.
Leurs pérégrinations vont les mener de Londres à Upper Plot, un village qui semble recéler la clé de leur problème... et même peut-être davantage.
Dans ce roman haut en couleurs, Lydie Blaizot nous décrit une galerie de personnages particulièrement réussie qui nous prouve que l'on peut être un vampire et avoir aussi de l'humour !
Décor victorien, enquête palpitante, rebondissements en tout genre, humour noir et sentiments contradictoires sont autant d'éléments qui vous embarquent aux côtés de nos trois héros dans ce récit palpitant et original.


Vous aimerez :
- l'aventure à la sauce "cape et d'épée"
- les personnages hauts en couleur du même genre
- le burlesque
- les vampires à la fois classiques dans la mythe, mais décalés dans la réécriture de celui-ci
- les ambiances victoriennes, à la ville comme à la campagne !

Vous n'y trouverez pas :
- un pur roman de cape et d'épée : c'est davantage un clin d'œil, car sinon le roman aurait été intitulé "Les trois mousquetaires de Londres", par exemple.
- une intrigue complexe
- des vampires tout puissants
- de la bit-lit

Mon avis ?
Un énorme coup de cœur pour cet ouvrage ! J'avais eu davantage de mal à m'immerger dans l'univers des précédents romans du Petit Caveau, mais là, j'ai trouvé tout ce que j'aimais dans un roman vampirique. Du burlesque des vampires nouveaux-nés (raaaah, ce Donald Crump !!!), jusqu'à l'émotion vive que peut ressentir un vampire face à l'amour disparu de sa vie, puis retrouvé, ailleurs, ou autrement... c'est un très bon premier roman, et j'ai eu un coup de cœur pour chacun des trois mousquetaires de Londres !

Les personnages principaux sont l'énorme point fort du roman, outre l'ambiance générale, l'écriture bien menée et l'aventure entraînante. J'ai d'emblée adoré Lord Ruppert Haversham, qui cite Shakespeare à tout moment, puis, grâce à l'intrigue, me suis intéressée à Arthur Rutherford, l'ancien militaire au cœur tendre... Sur la fin, j'ai adoré le déploiement de notre troisième mousquetaire, Hubert Michel, un médecin français à la carrière et la vie brisées par une morsure, qui regrette fortement de ne plus pouvoir profiter des deux. Tous trois essaient de conserver un quotidien normal dans leur "après-vie", tandis que leurs proches continuent leur vie à eux, dans leur quotidien brisé par la disparition d'un être cher qu'ils croient mort. Le rapport des vampires avec le monde des vivants est très bien exploré. Je ne m'attendais pas à cela, ce fut une excellente surprise !
Je ne vous en dis pas plus, car la manière dont les caractères et points de vue des vampires sont explorés est tout simplement magistrale.

A lire d'urgence pour les amateurs/trices de bonne littérature vampirique !

En plus, un recueil de nouvelles situées dans le même univers est paru chez le même éditeur ! Il s'intitule Autour de Londres. Je ne l'ai pas encore lu, mais ça ne saurait tarder... de quoi prolonger ce frisson vampirique bien agréable !

5/5

[Malaïka Macumi] Les anges de l'ombre

Titre : Les anges de l'ombre
Auteur :  Malaïka Macumi
Editeur :  Éditions du Petit Caveau
Nombre de pages : 290

Seriez-vous prêts à chatter sur le Net avec un …vampire ? À acheter un cercueil sur un site d’occasions ? Ou bien à goûter une délicieuse soupe préparée par un mort-vivant aux talents culinaires quelque peu inquiétants ?
Succombez à la mystérieuse musique d’un vampire mélomane, le long des falaises battues par les vents et les ténèbres, ou entrez dans les noires pensées d’une goule épuisée par sa propre résurrection… Mais surtout, méfiez-vous des corbeaux aux yeux luisants et des charrettes aux roues geignantes !
Ce sont là quelques-uns des terribles voyages que vous propose ce recueil : treize histoires de vampires mariant effrontément l’horreur absolue à la poésie la plus décadente. Treize nouvelles gothiques au style puissant et macabre, dont les images fortes ne vous laisseront pas indemnes…
Malaïka Macumi nous offre son premier recueil de nouvelles, réunissant des oeuvres inédites ainsi que quelques récits déjà publiés. Découvrez cette plume sombre, teintée de sang et d'horreur, satinée de poésie et de mélancolie. Quand le macabre devient exquis...

Vous aimerez :
- les vampires
- le romantisme
- les mythes revisités
- les récits d'ambiance

Vous n'y trouverez pas :
- des vampires absolument originaux
- du gothique pur et dur

Mon avis ?
J'ai vraiment beaucoup aimé ce recueil ! Il commence avec une nouvelle très classique à la chute néanmoins surprenante. Puis, de récit en récit, l'auteur "détisse" le mythe vampirique, comme si elle enlevait un par un les lambeaux de l'ombre qui les entoure, pour les représenter sous des jours à chaque fois différents. Pas de place pour la répétition dans ce recueil aux textes vraiment bien choisis, agencés avec intelligence !
Des nouvelles surprenantes, d'autres moins... des récits toujours prenants. Une plume avec laquelle j'ai eu du mal au début : l'auteur utilise beaucoup d'adjectifs, mais on s'y fait même si parfois cela gêne. C'est pour cela que je ne fais pas de ce recueil un "coup de cœur"... mais c'est pas passé loin ! ;)

A lire d'urgence si vous êtes fans de nos amis aux dents longues... je garde un souvenir frissonnant de cette lecture qui joue aussi avec les registres (gore, humoristique, romantique, etc.), les époques (de Vlad à nos jours), ainsi que les lieux (enfin des récits ancrés partout dans le monde !).

En plus, la couverture, absolument magnifique. L'objet est en lui-même une merveille !

4/5

[Silène] La saveur des figues 1/2

Titre : La saveur des figues, T1
Auteur :  Silène
Editeur :  Les éditions du Jasmin
Nombre de pages : 208
Dès 11 ans, jeunesse.

La Polynésie où vit Moana est désormais couverte de neige. Et le monde, en proie à un terrible refroidissement, doit être repeuplé de toute urgence. C’est pour cela que Moana devra bientôt se marier et avoir des enfants.
Mais Moana a un secret, son arrière grand-mère, Mémine, qui reste cachée à la maison pour ne pas être envoyée comme tous les anciens dans une maison du souvenir. Mémine raconte à Moana sa jeunesse, et comment était le monde, avant la terrible catastrophe. C’est probablement ce secret qui donnera la force à Moana de refuser sa vie toute tracée et de partir à l’aventure...

Vous aimerez :
- la grand-mère
- le post-apocalyptique
- mais avec beaucoup d'optimisme dedans (le post-apo, pas la grand-mère... quoi que ? ^^)
- la Polynésie
- les voyages initiatiques
- le style simple qu'adoptent les enfants quand ils ont la parole

Vous n'y trouverez pas :
- une intrigue complexe
- du cynisme, du sombre, du glauque, du pas beau

Mon avis ?
Le résumé m'intriguait beaucoup, et en plus c'était le roman d'une auteur CoCyclics ... je l'ai donc acheté les yeux fermés, et je ne regrette pas !
Je vous conseille d'acheter des figues, et pas que... c'est un livre qui donne faim ! Faim de fruits, de bonnes choses, mais aussi faim d'amour, de tendresse et d'espoir. Une très belle histoire, racontée par une enfant avec des mots d'enfants, mais des émotions universelles, intemporelles. Petite larme sur la fin, attendue mais pas moins émouvante.

3,5/5

[Bénédicte Taffin] Les yeux d'opale 1/2

Titre : Les yeux d'Opal, T1
Auteur :  Bénédicte Taffin
Editeur :  Gallimard jeunesse
Nombre de pages : 700

Sur Opale, dans le royaume médiéval de Kindar, la princesse Héléa accède au trône après la mort tragique du roi son père et la disparition de son frère. Méprisée et menacée par les seigneurs du royaume. elle décide de leur livrer bataille et s'offre en gage de victoire.
Sur Onyx. dans le cité-planète dirigée par les Intelligences Artificielles, Angus prend part au détournement d'un vaisseau de colonisation. Le but des trois mille rebelles est de s'établir sur une planète vierge de toute technologie. Ils avaient tout prévu, tout, sauf de s'écraser sur Opale.



Vous aimerez :
- le choc des cultures
- le young adult
- les univers fantasy originaux
- la narration omnisciente

Vous n'y trouverez pas :
- de la fantasy/SF classique
- de la hard SF ou du space opéra
- un roman qui s'attarde sur un ou deux personnages principaux

Mon avis ?
Coup de cœur !
Passé les 100 premières pages qui forment une introduction déjà très prenante, j'ai été happée. Dès la rencontre entre les Opaliens et les Onyxiens, en fait... L'auteur aborde leur prise de contact de manière très réaliste, avec un sens aigu de l'observation, et jusqu'à la fin du roman, on sent que tout peut basculer au moindre incident, même mineur !
Des complots se trament de tous les côtés. L'avantage de suivre tous les personnages, c'est qu'en tant que lecteur, on sait tout, tandis que les personnages, eux, ignorent certaines parties de l'histoire... la gestion des points de vue est, à ce propos, magistrale.
Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, un vrai régal de bout en bout ! L'univers est d'une cohérence remarquable. L'idée de faire se rencontrer deux civilisations que tout oppose, juste géniale. Tout est fouillé, jusqu'au bout, et les idées sont exposées clairement pour le lecteur.

Vivement le T2 !

En plus, il y a un bonus explicatif d'Onyx et d'Opale à la fin, plus un glossaire des personnages (fort nombreux). Mais le roman se lit très bien sans, pour peu qu'on soit attentif. ^^
5/5

[Roland C. Wagner] La saison de la sorcière

Titre : La saison de la sorcière (tome unique)
Auteur : Roland C. Wagner
Editeur : J'ai Lu
Nombre de pages : 224

Quatrième de couverture :
La Chine a envahi la Mongolie, la France est occupée par les États-Unis, une guerre civile sans précédent menace l'Inde, lorsqu'une vague d'attentats à peine croyables bouleverse la planète. Un ptérodactyle géant arrache la Tour Eiffel, des statues de Mao ravagent Pékin, un Godzilla dévaste le port de Yokohama et des soucoupes volantes auraient procédé à des abductions dans l'Arkansas. Face à ce terrorisme surnaturel, la communauté internationale se lance dans une chasse aux sorcières d'un nouveau genre, enrôlant de force tout ce que la planète compte de magiciens potentiels. Le futur n'est plus ce qu'il était, et ce n'est décidément pas la bonne saison pour sortir de prison.

Vous aimerez :
- l'uchronie sociale
- l'univers déjanté et crédible
- la magie sans sorciers ^^
- le cynisme mordant
- l'humour noir

Vous n'y trouverez pas :
- un développement poussé des personnages
- une intrigue complexe
- beaucoup de descriptions
- un pamphlet contre les USA

Mon avis ?Je m'attendais à un livre politique, eh bien, au final, pas tant que ça. Le livre ne dénonce ni le terrorisme, ni l'impérialisme, rien de tout cela : il ne prend tout simplement pas parti. Il expose, on sent que l'auteur est allé au bout de son idée et que tout ce qui compte, ben c'est de le suivre, pardi. ^^
Le gros point fort du bouquin, c'est donc son univers crédible. Roland C. Wagner a écrit ce livre en 2003, paru en 2004, mais il est d'une clairvoyance effrayante sur les dérives de notre société, l'évolution des politiques répressives, la politique de l'autruche pratiquée par les français...
Le monde décrit, le nôtre, est vraiment facile à comprendre, mais reste complexe. J'ai beaucoup aimé le fait d'adopter tous les points de vue possible, du soldat de base au petit "résistant" français. Les coupures de presse qui émaillent le récit aident beaucoup à rentrer dans cet univers dense et familier.
Là où j'ai moins aimé, c'est à la fin : j'ai trouvé qu'elle était beaucoup trop rapide, j'aurais aimé un développement sur les changements qui ont eu lieu dans le monde après ce fameux sixième "attentat". Deux pages, c'est beaucoup trop court.

Donc voilà, pas un coup de cœur à cause d'un goût de "trop peu". Toutefois, il y a aussi un fort goût de "revenez-y". C'est le premier livre de Roland C. Wagner que je lis, et pas le dernier

En plus, le livre a reçu les prix suivants : Rosny aîné 2004 & Bob Morane du roman français 2004.
4/5

[Jérome Noirez] Fleur de dragon

Titre : Fleurs de dragon
C'est un premier tome mais il peut se lire comme un volume unique.
Auteur :  Jérôme Noirez
Editeur :  Gulfstream (grand format) et J'ai Lu (poche)
Nombre de pages : 241
[dès 9 ans, mais je dirais que c'est aussi du Young Adult]

Japon, 1489.
Officier de justice, Ryôsaku se voit confier par le shôgun la mission de poursuivre de mystérieux criminels qui traversent une partie du pays en laissant derrière eux des cadavres de samouraïs. Pour accomplir sa tâche, Ryôsaku sera aidé de trois jeunes samouraïs d’une quinzaine d’années, Kaoru, jeune coq et peureux ; Keiji, adolescent tourmenté ayant déjà tenté de se faire seppuku ; Sôzô, joueur de biwa qui rêve de devenir compositeur.
Dans un pays sombrant dans la guerre civile, en compagnie de trois adolescents maîtrisant l’art du sabre, mais hantés par un passé douloureux, Ryôsaku traque sans merci ces tueurs insaisissables.
Intrigue policière et roman d’apprentissage, Fleurs de dragon entraîne le lecteur dans un monde mouvant, peuplé de moines aveugles, d’un monstre légendaire et de fillettes se prenant pour des ninjas, un monde sombre où est enfoui un terrifiant secret…


Vous aimerez :
- le Japon "médiéval" (中世 - chuusei)
- les samouraï
- les romans historiques accessibles
- les romans à courts chapitres
- les ambiances fantastiques
- les romans d'apprentissage

Vous n'y trouverez pas :
- une histoire d'amour
- une enquête complexe
- une grande fresque historique générale de l'époque
- du vrai fantastique
- des personnages très fouillés

Mon avis ?
Un coup de cœur ! Pourquoi ?
Parce que, tout d'abord, l'écriture est très belle. Une mention spéciale aux métaphores, toujours très bien trouvées, et qui  tournent autour de la nature. Ça m'a rappelé les poésies japonaises : simples mais belles, où la nature a toujours une grande place.
Ensuite, le cadre historique en lui-même : l'auteur connaît son sujet, on sent qu'il le maîtrise très bien, mais il n’assomme pas son lecteur d'informations inutiles. Ce que j'ai bien aimé, aussi, c'est que les détails historiques faisaient à chaque fois écho à mes cours de civilisation japonaise... ;)
Enfin, les personnages : ils sont peu développés, peu décrits, mais tout de suite caractérisés. Ils sont surprenants, et on s'attache à eux dans les premières pages. J'ai autant apprécié l'officier Ryôsaku que Sozô le samouraï joueur de biwa, Kaoru le fier et maladroit qui nous fait rire, ou bien encore Keiji le samouraï orphelin en quête de vengeance. Ces trois derniers personnages sont des adolescents, et ils n'échappent jamais bien longtemps au "marteau de sagesse" de Ryôsaku, qui leur en donne des coups à chaque bêtise ! ^^
Par contre, J'ai Lu a classé le roman dans sa collection "fantasy", mais franchement, c'est tiré par les cheveux : il y a une ambiance fantastique, inquiétante certes, mais pas de magie à proprement parler. Il y a une force surnaturelle, mais le surnaturel fait partie du quotidien des japonais à cette époque... c'est un temps rempli de kami, d'esprits maléfiques, de démons transformés en femmes, de kappa, de renards... du roman historique à ambiance fantastique, en somme !

Bref : belle écriture, histoire sympathique, personnages attachants, cadre envoûtant... j'ai adoré !

En plus, à la fin, il y a un glossaire sur les armes utilisées par les personnages, ainsi qu'un petit précis historique rapide, décrivant les guerres d'Onin (Onin no ran). Le roman se situe juste après celles-ci, lors de la reconstruction de Kyôto.

Un incontournable si vous aimez le Japon médiéval !
5/5

Bienvenue !

Bonjour à tous et bienvenue sur SFFF francophone !

Je me présente : Cécile Duquenne, née en 1988, auteur amateur de fantasy, fantastique et jeunesse. Je suis également libraire en dilettante, étudiante en japonais la plupart du temps, pirate de l'espace dans mes rêves les plus fous, sorcière à Poudlard dans une réalité alternative. J'aime les sushis, la couleur rouge, le thé sans sucre. Je déteste la betterave, l’hypocrisie, le café mal fait. Je suis aussi la créatrice des folles « Nuits de l’écriture ».

J'ai quelques publications à mon actif et, surtout, des centaines de lectures à partager. Pourquoi me concentrer sur les publications francophones ? Parce qu'on oublie trop souvent que nos auteurs francophones sont plein de talents, au profit des auteurs anglophones (que j'aime bien aussi, pas de panique !).

Le blog est tout beau, tout neuf, et j'ai une réserve conséquente de chroniques à publier avant que d'en poster de nouvelles. J'essaierai autant que possible de m'intéresser à des nouveautés mais cela dépendra surtout de mon budget, et de mes envies de lecture.

Au plaisir de vous lire, et de vous écrire,
Cécile.